Cinquantenaire de l’indépendance:Bouteflika paie pour nous parler depuis Paris

Cinquantenaire de l’indépendance:Bouteflika paie pour nous parler depuis Paris

Le chef de l’Etat et nombre de ministres de son gouvernement paient pour s’exprimer dans le journal français « le monde », à la veille de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance nationale.

En effet, à la demande des autorités algériennes, une boite de communication française a réalisé des entretiens avec Bouteflika, Mourad Medelci, le ministre des affaires étrangères, Youcef Yousfi, le ministre de l’énergie, Karim Djoudi, le ministre des finances, Mustapha Benbada, ministre du commerce. Des entretiens publiés aujourd’hui 3 juillet comme supplément commercialisé par le journal le monde. Un supplément consacré exclusivement à l’Algérie mais aussi totalement financé par l’Etat algérien. Ce publireportage, s’il en est, tombe à point nommé pour soulever la question de l’usage de l’argent du contribuable et des deniers publics. En effet, c’est au moment ou Karim Djoudi prône l’austérité budgétaire et la réduction des dépenses de fonctionnement pour atténuer des répercussions de la crise économique mondiale sur l’économie algérienne que le chef de l’Etat et ses ministres s’offrent, aux frais du contribuable, une opération de marketing médiatique. La seconde remarque que cette campagne de promotion médiatique soulève est ce recours exclusif, voire abusif, notamment s’agissant du chef de l’Etat, à des supports médiatiques étrangers pour communiquer sur la réalité politique de son pays. Une attitude qui dénote du peu d’estime porté à la presse nationale et, au-delà, au peuple algérien. Que de fois les Algériens s’étaient vu informés à travers des tribunes médiatiques étrangères des décisions engageant la Nation ! C’est, chez Bouteflika, une habitude bien ancrée. Aussi c’est à travers les colonnes d’un supplément inséré dans le monde qu’il nous dresse le bilan de sa gouvernance. Il a payé pour dire sans être contredit que son bilan est des plus positifs. De même, pour les ministres du gouvernement qui fuient la présentation de bilan devant le parlement mais qui paient pour narrer leurs bilans liftés.

Hamid Guerni