Cinq jours après l’enlèvement du Kahil Yazid : les citoyens de Beni Zmenzer disent : « Ça suffit ! »

Cinq jours après l’enlèvement du Kahil Yazid : les citoyens de Beni Zmenzer disent : « Ça suffit ! »

Ce sont les citoyens qui ont décidé de prendre leur revanche sur l’insécurité qui règne en maître des lieux dans leur localité. Une grève générale a été suivie à l’appel de la coordination des comités de village créés dans la soirée de mercredi pour dénoncer une fois de plus le climat d’insécurité qui empoisonne la vie des citoyens et apporter le soutien à la famille du jeune Yazid Kahil enlevé le lundi soir et qui reste encore entre les mains de ses ravisseurs. En effet, la coordination des comités de village a tenu un rassemblement au chef-lieu communal.

Ce fut vraiment une grande mobilisation, des centaines de citoyens sont venus exprimer leur solidarité avec la famille de Kahil, un jeune de 24 ans victime d’un rapt à quelques mètres de son domicile au chef-lieu communal. Ils sont venus de partout, des treize villages, des villages limitrophes de toute la daïra de Béni Douala pour demander «la libération immédiate et sans condition » du jeune Yazid. Le rassemblement qui s’est tenu à l’appel de la cellule de crise (coordination des comités des village et des élus locaux), dont la déclaration été affichée aux quatre coins de la région, a été une fois de plus, l’occasion de rappeler que cette région souffre du phénomène d’enlèvement et de l’insécurité «Nous les comites de village , les élus locaux de la commune de Béni Zmenzer, réunis en cellule de crise en date du 1er mai (…) condamnons le rapt dont a été victime le jeune Kahil Yazid le lundi le 29 avril dans la soirée » déclare l’un des membres de la coordination qui ajoute : «Nous crions notre ras-le-bol sur le laxisme et la démission des pouvoirs publics face à un climat d’insécurité récurrent régnant dans notre localité.

Malgré les incessants appels lancés et les démarches effectués, aucune mesure concrète n’a été prise dans ce sens.» Par ailleurs, les intervenants interpellent les pouvoirs publics pour assumer leurs responsabilités en assurant la sécurité des personnes et de leurs biens : «La mobilisation reste un crédo qui marche aujourd’hui pour demander la libération de notre fils kidnappé le lundi soir par des assaillants». En effet, il va sans dire que la ville comme les villages étaient paralysés par la grève générale, les commerces ont baissé rideaux, la poste, les écoles primaires, collèges et lycée, l’APC ont aussi fermé les portes.

C’est presque la paralysie totale… Un silence de mort s’est installé aux quatre coins de la localité. Un membre de la coordination que nous avons accosté affirme qu’aucun contact entre la famille et les ravisseurs n’est encore établi. Notre interlocuteur indique que les ravisseurs ont demandé à la famille une somme d’argent évaluée de 250 millions de centimes quelque temps avant cet acte. «Ces ravisseurs ont demandé à la famille cette somme, chose qui n’a pas été faite, et c’est pour ça que ces malfrats ont passé à cet acte d’enlèvement !». Il est à souligner que la localité ne dispose pas d’un corps de sécurité dans son territoire. Les citoyens demandent depuis des années l’installation d’un corps de sécurité pour mettre fin aux agissements et au banditisme qui prennent de l’ampleur au fils des années.

Nabil Graïchi