Le personnel médical et paramédical est sérieusement livré à lui-même. Et pour cause, les agressions au niveau des hôpitaux et des structures sanitaires sont devenues récurrentes et le ministère reste indifférent face à ce phénomène car celui-ci n’a, jusque-là, pris aucune mesure concrète susceptible de mettre un terme à ces dépassements.
Cinq cas d’agression ont été enregistrés en l’espace de trois mois seulement, dont le dernier a été signalé, durant la nuit de lundi à mardi au niveau du service des urgences médicales et de la chirurgie orthopédique de la ville de Boumerdès, relevant de l’hôpital de Thénia.
En effet, lequel service a été saccagé par un groupe de 25 éléments natifs de la localité de Tidjelabine qui n’ont pas accepté à ce que leur camarade blessé, qui a pourtant subi un examen médical, soit mis en attente. Ainsi, un important matériel médical et mobilier, dit-on, aurait été endommagé et les « assaillants » s’en sont même pris au surveillant médical.
Ce dépassement d’extrême gravité vient de confirmer, une fois de plus, que le personnel médical et paramédical est laissé-pour-compte et que la sécurité au niveau des établissements hospitaliers laisse à désirer.
Sinon, comment explique-t-on le fait que des scènes de violence se reproduisent au niveau des hôpitaux ? Dans ce sens, le DSP de Boumerdès, Mekki Tayeb, joint hier par téléphone, a indiqué qu’une plainte a été déposée contre les « assaillants » et ceux-ci seront présentés devant le parquet de la wilaya aujourd’hui (jeudi, ndlr).
Il a aussi précisé que les dégâts seraient plus graves n’était l’intervention des policiers qui étaient en poste juste devant le service des urgences ainsi que les agents de sécurité. «Les camardes du patient étaient sous l’effet de l’alcool », a-t-il ajouté. Interrogé pour savoir si des mesures seront prises pour renforcer la sécurité au niveau des structures sanitaires de la wilaya de Boumerdès,Tayeb Mekki a rétorqué que « la DSP déploie un effectif bien précis établi par le ministère des Finances ».
Par ailleurs, le Syndicat national des médecins praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) dénonce ce dépassement qu’il qualifie d’inadmissible et de condamnable. Contacté par nos soins hier, le secrétaire général de cette entité syndicale, Youcef Yousfi, a souligné que les médecins et les praticiens sont livrés à eux-mêmes car, a-t-il dit, la sécurité est largement insuffisante, pour ne pas dire inexistante.
« Aucune raison ne peut justifier l’agression ou le saccage des structures sanitaires qui ont été mises à la disposition des malades et des patients », a-t-il tonné. Pour lui, ces cas d’agression ne sont pas isolés car ils interviennent dans un contexte de violence générale et l’État, a-t-il poursuivi, en assume une grande responsabilité car celui-ci n’a pris aucune mesure susceptible d’améliorer la situation.
« Les autorités compétentes sont quasiment absentes ! », s’est-il indigné. Toujours dans ce même ordre d’idées, le SG du SNPSSP a estimé que ce genre d’incidents risque de se reproduire dans le cas où les responsables concernés ne prennent pas les mesures nécessaires pour « combattre » ce climat de violence.
« Si on ne prend pas les mesures nécessaires pour mettre un terme à cette situation, ce genre d’incidents risque de se reproduire », a-t-il averti. Par ailleurs,Youcef Yousfi n’a pas omis de dénoncer l’attitude du département de Djamel Ould Abbès qui a rompu les contacts avec leur syndicat depuis plus de 8 mois.
Plus grave encore, le SG du Syndicat national des médecins praticiens spécialistes de la santé publique fera remarquer qu’ils sont même interdits d’entrer au siège du ministère de la Santé. « C’est le dysfonctionnement total du système de la santé et aucun pays au monde n’a connu de tels dérapages », at- il laissé entendre. Le secteur de la santé est vraiment « malade » et le ministère de tutelle n’est pas apparemment un bon « médecin » pour le guérir…
Soufiane Dadi
BOUMERDÈS: ACTES DE VANDALISME À L’UNITÉ DES URGENCES !
Un groupe de 25 personnes s’est a donné avant-hier dans la soirée à des actes de vandalisme dans cette unité des soins des urgences au niveau du chef-lieu de Boumerdès.
C’est grace à l’intrevention des élements des services de sécurité que le calme est revenu dans cet hopital specialisé, a indiqué une source locale. Le groupe en question a fait une descente dans cette unité des soins après l’admission d’un citoyen de la commune de Tidjelabine victime d’un accident de circulation.
Selon toujours la même source, la victime a été prise en charge par le médecin de garde qui a prévu l’opération chirurgicale le lendemain. Cette décision qui n’a pas été du goût des personnes constituant le groupe ; elle a a soulevé la colère de ces derniers qui ont exigé une intervention chirurgicale sur-lechamp de leur camarade.
Malgré les explications des médecins et des infirmiers concernant ce malade, ils ont fait irruption avec force dans les bureaux et les salles en détruisant tout ce qui se trouvait à leur portée. Des documents, des médicaments et du matériel ont été détruits et saccagés. 5 individus dont 1 repris de justice qui a bénéficié de la grâce ces derniers jours, ont été arrêtés par les services de la police.
B. K
