15es Rencontres Cinématographiques de Béjaïa: The last of us subjugue le public

15es Rencontres Cinématographiques de Béjaïa: The last of us subjugue le public

Cinquième jour de la 15e édition des Rencontres cinématographiques de Béjaïa, le public est toujours aussi bien servi en belles œuvres cinématographiques venues de partout, mais aussi en débats passionnants avec des professionnels du 7e art qui ne cessent d’affluer en grand nombre à la cinémathèque de Béjaïa.

Cette nouvelle édition qui touche à sa fin, et promise «spéciale» par ses organisateurs, tient à une journée avant sa clôture, toutes ses promesses. C’est sans aucun doute, le rendez-vous avec le cinéma qui draine un aussi grand nombre de cinéphiles dans une salle de cinéma en Algérie. En fait, tout au long de cette semaine, il n’est pas aisé de se frayer une place, notamment pour les projections programmées le soir. Projeté dans une salle archicomble le film The Last of us (le dernier d’entre nous) du réalisateur tunisien Ala Eddine Slim a particulièrement marqué le public cinéphile de Béjaïa, dans la soirée du jeudi.

Cette œuvre particulière de par la démarche du réalisateur qui est à son premier long métrage, a été chaudement applaudie par le public.

Venant du désert, N., un subsaharien, tente de rejoindre la rive nord de la méditerranée à travers la Tunisie.

Un accident lors de sa traversée le mènera vers de nouveaux territoires inconnus.

Un film sans dialogue

Ala Eddine Slim a choisi de raconter cette histoire de manière aussi déroutante pour le public. Le film est totalement dénué de dialogues. «C’est ma manière de faire du cinéma. Tous les films sont sans dialogues. J’ai envie de laisser les images, les sons, les décors et tout ce qu’on voit, parler», dit-il, interrogé par le Temps d’Algérie. Le film débute par un plan montrant deux subsahariens marcher dans le désert. Dans leur quête du Nord, l’aventure de l’un des deux s’arrête dans un faux barrage dressé sur leur route. Le survivant atteint la Tunisie où il passe quelques temps, en attendant de traverser la Méditerranée. «J’ai choisi une mise en scène totalement dédramatisée. À aucun moment, nous n’étions tombés dans le misérabilisme du personnage», affirme le réalisateur. Cela est fidèle à ce qu’on pourra voir dans le film.

Le personnage principal s’engouffre dans une petite barque qu’il a volée et prend le large. Celle-ci le conduit vers une plage d’un pays inconnu. Cette dernière partie du film est tellement déroutante, d’où le film tire son originalité. Il se retrouve dans un monde primitif, glacial et contraire à celui de la rive qu’il vient de quitter. Le réalisateur montre le personnage principal, qui fait connaissance d’un homme qui vit dans la forêt dans un mode de vie primitif. Dans cette dernière partie de cette jolie œuvre de cinéma, le réalisateur use d’un style, par moments abstrait, profond, mais aussi de fiction.

Prix à la Mostra de Venise

Le spectateur, totalement acquis à travers la démarche du cinéaste, ne sent même pas la transition de style. La réalisation de ce film à pris deux ans. Tourné entièrement en Tunisie, et avec des moyens très limités, The Last of Us, qui a été présenté durant la semaine de la critique du 74e Festival du film de Venise a reçu le prix Mario Serandrei – Best Technical Contribution (la meilleure contribution technique) et le prix de la première œuvre : Le lion du futur Premio Luigi de Laurentis.

A. I.