CIA: de nouvelles révélations sur l’Algérie dans des documents déclassifiés

CIA: de nouvelles révélations sur l’Algérie dans des documents déclassifiés
President George W Bush visits CIA Headquarters, March 20, 2001.

La CIA vient de déclassifier des millions de documents secrets, parmi eux figurent certains qui concernent l’Algérie, comme le rapporte le site d’information TSA.

« Espionnage, pétrole, politique, géopolitique… TSA a consulté les documents liés à l’Algérie et vous propose un résumé des principaux enseignements sur notre pays. »

Dans un premier temps, le média explique comment la CIA prévoyait déjà en 1987 les émeutes d’octobre 1988 « Dans un document intitulé « les défis grandissants de Benjedid », du nom du président de la République d’alors, la CIA s’interrogeait sur la capacité du régime à gérer le « mécontentement de la population ». « La crise économique a aggravé l’apparition de « factions au sein du régime (militaire, parti, gouvernement…) », explique l’agence américaine, qui s’oriente vers une lutte de clans au sein de l’appareil de l’État.

Dans le même temps, les services de renseignement américains s’inquiétaient d’une fragilisation de l’ex-président Chadli en raison de la crise économique, lui qui a tenté un rapprochement en douceur avec les États-Unis, notamment à travers sa politique de réformes économiques, à en croire le document.

Dans le même temps, la CIA faisait état de tensions sociales, en grande partie liées à l’effondrement des recettes pétrolières du pays. En effet, l’agence relevait des actes de protestation violente, notamment à Constantine et à Alger. À l’époque, le régime s’inquiétait aussi de l’influence grandissante de la confrérie des  Frères musulmans .»

Ensuite, l’article revient sur les relations Algéro-marocaine « En mars 1987, un rapport de la CIA sur les relations entre l’Algérie et le Maroc explique qu’aucun des deux pays ne souhaite de guerre. Le rapport évalue cependant quelques scénarios, avec par exemple l’hypothèse d’un envoi de guérilleros algériens de l’autre côté de la frontière, ou de bataillons armés pour soutenir le Polisario, le Maroc étant peu préparé pour gérer la première option en particulier. La CIA répète que si l’Algérie ne se lance pas dans ce genre d’initiative, c’est probablement pour éviter une guerre directe avec son voisin. L’agence évalue cependant les facteurs qui pourraient provoquer une guerre (détérioration économique, pression radicale à Alger, mauvais calcul militaire…). »

Puis, il a été question des inquiétudes de Georges Pompidou concernant les relations Algéro-américaines  » En 1971, un télégramme à la Maison blanche de l’ambassadeur américain à Paris, M. Watson, reflétait les inquiétudes de Paris et de l’ambassadeur sur l’effet qu’aurait le commerce algéro-américain sur la France. L’ambassadeur écrit que le président Pompidou lui a affirmé qu’ils (les Américains) étaient « naïfs » de penser pouvoir faire des affaires sur le long terme en Algérie. « S’ils peuvent nationaliser les compagnies françaises qu’est-ce qui les empêche de nous faire des crasses à l’avenir ? », écrit l’ambassadeur, s’inquiétant : « si les Algériens peuvent nationaliser les compagnies pétrolières françaises en Algérie puis vendre la production à des compagnies privées américaines, pourquoi les Arabes saoudiens ne feraient-ils pas la même chose avec Aramco ? » La crainte de l’ambassadeur est « qu’un accord américain avec les Algériens cause une vague d’expropriations à travers le monde ». Pour finir, il interroge : « sur une note personnelle, comment pouvons nous faire affaire avec des voleurs ?  »

Enfin, la CIA revient sur l’immigration Algérienne en France « En 1986, un rapport de la CIA est consacré au « problème » de l’immigration en France. Ce rapport, qui étudie les politiques d’immigrations françaises de manière générale, estime à cette époque le nombre de harkis originaires d’Algérie à 400 000, et le nombre de « beurs » à 800 000, ces descendants de migrants étant définis comme des « Arabes de deuxième génération nés en France, dont beaucoup ont la nationalité française mais restent « culturellement à part ». »