Les cadres de la direction des services agricoles de Bejaïa ont établi un premier bilan suite aux dernières précipitations, qui se sont abattues sur la région le week-end dernier.
Sur les ondes de la radio Soummam, Makhlouf Laïb, ingénieur agronome, a indiqué que plus de 400 hectares d’agrumes ont été affectés. Mais sans donner l’estimation de cette perte. Les gérants de coopératives et de fermes agricoles ne peuvent que constater de visu les dégâts occasionnés, leurs domaines demeurant inaccessibles par le niveau toujours élevé des eaux. Plusieurs tonnes de fruits de la saison, comme c’est le cas des agrumes, ont été soit emportés par les crues ou inondés par les eaux. C’est le cas plus particulièrement des vergers d’orangers, sis dans les localités de Taourirt Larbaa, d’El-Kseur, d’Amizour, de Tala Hamza, de Fenaïa et de Semaoune. Une situation, qui pourrait provoquer une hausse des prix de fruits et légumes, qui avaient commencé à connaitre une sensible baisse.
Bien que les pluies diluviennes aient causé des dégâts certains, elles sont toutefois bénéfiques pour les espèces végétales. La raison c’est qu’elles soient intervenues au bon moment, l’hiver ayant été doux et les neiges n’étaient pas au rendez-vous comme les dernières années. L’ingénieur agronome de la DSA a expliqué qu’elles étaient bénéfiques pour les poussées végétatives et ce, après plus de deux mois de sécheresse. Par conséquent, elles sont salutaires pour toutes les activités agricoles et doivent combler le déficit hydrique, enregistré jusque-là. Makhlouf Laïb espère en outre qu’une autre vague de pluie soit enregistrée le mois d’avril afin de garantir une récolte prometteuse et un rendement assuré à la fin de cette saison agricole.
A signaler que la plupart des vergers agrumicoles, situés dans la plaine de la vallée de la Soummam, étaient infestés par les larves de la mouche méditerranéenne. Celle-ci a été particulièrement ravageuse pour les orangers, les clémentiniers et les citronniers, avait-on déploré. Les fellahs ramassaient de grandes quantités de fruits tombés prématurément. C’est le cas à Ouzellaguen, à Tazmalt mais aussi à El-Kseur.

Cette mouche avait commencé à sévir depuis octobre dernier et beaucoup de fellahs avaient perdu entre 15% et 30% de leurs récoltes, a-t-on affirmé. Les agriculteurs ont pointé du doigt les services de veille phytosanitaire, qui n’ont pas donné l’alerte suffisamment à l’avance pour lutter contre cette mouche méditerranéenne. Pourtant, les traitements à base de produits phytosanitaires existent pour enrayer la propagation de cette pathologie, a-t-on indiqué.
Toutefois, ce travail doit se faire avant le stade de véraison du fruit. «Passer ce stade de maturation, la mouche aura déjà pondu ses œufs. Après éclosion, les larves provoquent la chute prématurée des fruits, occasionnant des dégâts importants», a-t-on expliqué.
Salim Aït-Sadi