Le passage du camp pour réfugiés de Yarmouk, en Syrie, sous le contrôle des terroristes de l’Organisation de l’État islamique (OEI), suscite de sérieuses inquiétudes au sein des responsables palestiniens à Ramallah et dans la bande de Gaza, ont rapporté les médias palestiniens. Hier, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a lancé un appel de détresse pour libérer le camp de Yarmouk, situé à la périphérie sud de la capitale syrienne Damas, des mains de l’OEI.
L’OLP a affirmé que des dizaines de victimes civiles ont été enregistrées, lors des affrontements qui ont opposé les terroristes de Daech aux forces syriennes et aux hommes armés qui assuraient la sécurité du site, lit-on sur le site de l’agence officielle palestinienne Wafa.
L’OLP a aussi appelé les factions palestiniennes à l’unité pour faire face à l’avancée de l’OEI, qui, par ailleurs, menace la survie du régime de Bachar al-Assad à Damas. “Tous les mouvements doivent se mettre d’accord immédiatement pour éviter que le camp ne devienne un champ de bataille”, entre les forces syriennes et les terroristes de Daech. Un des hauts cadres de l’OLP, Ahmed Majdalani, s’est rendu, hier après-midi, dans la capitale syrienne pour discuter en Syrie des “moyens d’offrir une protection à notre peuple à Yarmouk”, a repris Wafa. Les responsables palestiniens estiment que la Syrie a “l’obligation d’éloigner les civils via des couloirs sécurisés et d’autoriser l’entrée immédiate d’une aide humanitaire et médicale d’urgence”, une mission délicate dans un contexte de guerre civile qui détruit complètement le pays, en l’espace de quatre ans de guerre civile. “Le gouvernement est la partie principale, c’est lui qui est responsable de la sécurité en Syrie et qui est concerné dès lors qu’il s’agit de protéger le camp”, a-t-il ajouté, repris par l’APS. Les autorités palestiniennes ont évacué plus de 2 000 civils palestiniens, ont affirmé les responsables du gouvernement de Ramallah, en Cisjordanie occupée. Le camp de Yarmouk accueillait, au début de la guerre civile en Syrie, plus de 160 000 déplacés palestiniens et syriens. Avec l’arrivée des terroristes de l’Organisation de l’État islamique (OEI), il ne reste que 18 000 personnes, dont une partie a déjà fui les lieux, selon les ONG et les médias présents sur place. En soutien à leurs concitoyens, les Palestiniens de la bande de Gaza ont organisé plusieurs manifestations.
Les mouvements islamistes ont fait cause commune avec les autres mouvements de résistance palestiniens pour venir en aide aux réfugiés du camp de Yarmouk, a affirmé la presse locale. Ces derniers ont demandé, dans un communiqué commun, de “s’accorder avec la délégation de l’OLP sur une position commune pour tenir les camps à l’écart (du conflit) et ne pas interférer dans les affaires syriennes”, a rapporté l’AFP.
L. M.
