Chute des prix du pétrole/ Selon le ministre des Finances : «L’Algérie est préparée»

Chute des prix du pétrole/ Selon le ministre des Finances : «L’Algérie est préparée»
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Le ministre des Finances a, dans une déclaration télévisée, hier soir, assuré qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter, après la dernière chute des prix du baril. Il rappelle, en effet, que «l’Algérie a appliqué des politiques de prudence depuis un certain nombre d’années, notamment en se basant, pour élaborer son budget, sur un prix de référence du baril à 30 dollars dans les lois de finances». Cette disposition, et d’autres citées par le ministre, permettront, selon lui, «à l’économie algérienne de supporter le choc».

«L’Algérie est préparée à résister au choc du pétrole», a-t-il affirmé dans son intervention hier, lundi, au Journal télévisé de 20 h de la Télévison nationale. Mohamed Djallab a souligné qu’ «il est quasiment impossible d’éva-luer avec exactitude l’ampleur et l’échéance de la baisse du prix du pétrole, mais ce scénario et cette hypothèse ont longtemps guidé les politiques nationales». Il ajoute que les législations ont été élaborées dans ce sens. «L’Algérie a appliqué des politiques de prudence depuis un certain nombre d’années en anticipant le payement de sa dette extérieure, en constituant des réserves de change et un Fonds de régulation des recettes (FRR). Mais aussi en se basant, pour  élaborer son budget,  sur un prix de référence du baril à 30 dollars dans les lois de finances.

Ces dispositions permettront à l’économie algérienne de supporter  le choc», a-t-il déclaré à l’ENTV. A la question de savoir si cette baisse du prix du pétrole et donc des recettes des exportations des hydrocarbures aura une incidence sur les projets de développement lancés par le gouvernement dans le cadre de ce quinquennat, Mohammed Djellab a rassuré que «l’économie algérienne, à court et moyen termes, ne ressentira pas les répercussions de cette baisse du pétrole qui est établi aujourd’hui sous la barre de 70 dollars le baril. Selon lui, les projets d’infrastructures économiques et sociales ne verront pas  un changement, ni pour le court ni pour le moyen termes. Comment compenser ce manque à gagner des recettes pétrolières ? En réponse à la question, M. Djellab dira qu’«il y a des dispositions prises qui nous permettront à l’avenir de combler le manque à gagner de la baisse du prix du pétrole».

Et d’enchaîner : «Les projets d’infrastructures, leur gestion et leur rentabilité sur le marché national, autant d’investissements publics qui devront nous donner un retour sur l’investissement assez conséquent.» «La question de la diversification de l’économie nationale, de la prudence budgétaire, voilà comment se traduisent en vrai les chocs et les défis que l’on croit lointains», a encore soutenu le premier responsable du secteur. A contre-courant de ce discours rassurant, certains experts se sont montrés sceptiques vis-à-vis de cette situation, qui risque, selon eux, de provoquer l’effondrement de l’économie nationale. D’autant plus que les prix du gaz ont été indexés. Ainsi, le vice-président du CNES, Mustapha Mekideche, qui a présenté hier une communication sur «Les tendances des marchés gaziers internationaux : quels impacts sur les stratégies algériennes ?», n’a pas caché son inquiétude quant à l’évolution du marché pétrolier pouvant avoir un impact direct sur le marché gazier. Selon son analyse, «les prévisions ont été faites sur un prix du baril variant entre 90 et 100 dollars. A moins de 80 dollars, nous sommes obligés d’aller vers le Fonds de régulation des recettes ( FRR) et l’exploitation des réserves de changes», a-t-il déduit. Dans cette même logique, certains  spécialistes estiment que l’Algérie n’est pas à l’abri d’une autre crise qui risque de surgir sur le réseau gazier. De nouvelles mesures  doivent être prises par le gouvernement  pour y faire face, a-t-on plaidé .

LG Algérie

Samia Lounes