La décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de maintenir la production à 30 millions de barils par jour ne semble pas inquiéter aujourd’hui certains pays producteurs, à l’image de l’Algérie.
Mais le maintien d’une baisse des cours, qui sont à leur plus bas niveau depuis quatre ans, risque d’être plus prononcée dans les prochains mois, suscitant les inquiétudes de certains pays exportateurs qui ont commencé à évaluer le maque à gagner.
L’Algérie maintiendra sa politique budgétaire pour 2015, comme prévu dans la loi de finances. Aucune restriction des dépenses n’est annoncée et aucune révision de la politique de subvention n’est envisagée, du moins pour 2015.
Pour certains pays, rien n’inquiète encore car le marché va se stabiliser dans les prochains mois. Hier, le président de la Russie, Vladimir Poutine, a indiqué au sujet de la décision de maintien des quotas de production prise par l’Opep, qu’«aucun grand producteur de ressources énergétiques, Russie y compris, n’a insisté (au cours de la réunion de l’Opep) sur des mesures particulières pour ajuster les prix, pour l’essentiel, nous sommes satisfaits, et nous ne voyons rien d’exceptionnel en cela».
Cité par l’agence Interfax, le président russe a estimé que le marché pétrolier mondial devrait se stabiliser en 2015, dès le premier trimestre ou d’ici le milieu d’année.
Malgré le contexte difficile actuellement au niveau mondial pour le secteur de l’énergie, la Russie ne prévoit pas de changements inattendus dans la coopération avec ses partenaires pétroliers comme Total.
Poutine a assuré que Moscou avait de grands projets avec Total, tels que l’exploration des réserves de gaz dans le district autonome de Lamalo-Nénétsie, qui «peuvent sans aucun doute avoir une influence sur l’énergie en Europe et dans le monde».
Mais l’optimisme de Poutine cache mal les pronostics des analystes qui évaluent les pertes entre 72 et 80 milliards de dollars par an, suite à la baisse de 30% du cours de pétrole depuis la mi-juin.
Cette chute accroît les risques d’instabilité dans des pays exportateurs de pétrole, incapables de financer leur politique sociale.
Parmi ces pays, des experts citent le cas du Venezuela, du Nigeria, de l’Irak, de l’Iran, de l’Algérie et de la Libye, où le «prix d’équilibre» pour élaborer le budget se situe à plus de 100 dollars le baril.
Un baril au prix moyen entre 80 et 85 dollars l’an prochain
Parallèlement au risque de pertes budgétaires dans certains pays producteurs, les pays consommateurs ont bien accueilli le recul des cours qui dure depuis plusieurs mois. Les prix du baril risquent de baisser encore dans les prochaines semaines, pensent certains experts et analystes occidentaux.
Après la décision de l’Opep, jeudi, les prix sont encore descendus vendredi sous la barre des 70 dollars/baril. A New York, le baril de référence (WTI) s’échangeait à 69,29 dollars tandis que le brent était coté à 73,20 dollars.
En l’état actuel, les spécialistes préfèrent faire des pronostics «prudents» car des changements peuvent avoir lieu dans les prochains mois.
Il devrait y avoir un rebond mécanique l’an prochain en raison de l’arrêt de certaines productions mondiales jugées trop peu rentables, pensent des analystes, qui avancent un baril au prix oscillant en moyenne entre 80 et 85 dollars.
Mais certains pensent déjà qu’un niveau bas des prix pousserait de nombreux terminaux pétroliers à fermer car l’exploitation ne sera plus rentable. Le coût d’extraction sera trop élevé, notamment pour le pétrole issu des sables bitumineux, expliquent des spécialistes du secteur pétrolier.
K. S.