Chute des prix du pétrole : L’urgence d’une alternative

Chute des prix du pétrole : L’urgence d’une alternative
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Libérer l’investissement, diversifier notre économie,  intensifier et accentuer le rythme des réformes dans certains secteurs, à l’image de l’agriculture… sont, entre autres, les mesures que préconisent les spécialistes pour parer à la récente chute vertigineuse des prix du pétrole, laquelle ne manquerait pas de se répercuter sur notre économie.

«Nous sommes aujourd’hui sous la contrainte de la conjoncture. Les cours du baril chutent et cela pèse lourdement sur l’équilibre macrofinancier du pays, d’où l’urgence d’établir d’une manière concertée une stratégie de diversification», explique le directeur général du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) ce jeudi matin sur les ondes de la Chaîne III.

Les pouvoirs publics ont toutefois accusé beaucoup de retard avant de réagir, alors que les économistes ne cessent d’alerter sur la précarité de notre économie.  Un constat auquel adhère M. Ferfara, tout en tentant de minimiser les conséquences de ce retard. «Il y a eu des réformes dont certaines ont commencé a donner leurs fruits. Il faudrait néanmoins intensifier et accentuer le rythme des réformes dans certains secteurs, à l’image de l’agriculture, où il existe des gains substantiels à obtenir.  Il y a des contraintes qu’il faut aussi lever, à l’exemple du climat des affaires et des inerties bureaucratiques», a-t-il dit. Il suggère à ce stade une régulation, avec plus de souplesse de la part des banques dans la création d’entreprises. Pour M. Ferfara, la baisse des prix du pétrole est étroitement liée à «une dimension conjoncturelle et des aspects d’ordre structurel. A 55 dollars le baril, tous les investissements dans le non-conventionnel deviennent non rentables».

A ce rythme, aucun pays ne peut résister très longtemps, précise par ailleurs notre expert, qui prédit une augmenteront à court terme des prix du pétrole. M. Ferfara parle notamment des pays à forte population, qui payent les frais de cette baisse. C’est le cas notamment de l’Iran, du Nigéria, de la Russie et de l’Algérie, qui a besoin de «casser la dynamique rentière» pour pallier cette tendance baissière des hydrocarbures. Il appelle dans ce cadre à «libérer l’investissement et l’initiative et casser les pratiques informelles, qui constituent un réel han-dicap pour l’économie». Pour en arriver là, les autorités doivent impérativement encourager le circuit formel à travers une très grande bancarisation, et pourquoi pas une amnistie fiscale pour relancer l’économie nationale ? Le débat serait déjà lancé sur la nécessité d’une telle procédure, selon le CREAD. Beaucoup de flux financiers circulent dans le circuit informel, qui pourrait, s’il était investi, relancer l’économie nationale, s’accordent à dire les experts.   «L’informel, ce n’est pas quelque chose qu’il faut condamner dans l’absolu, car il produit, crée de l’emploi et participe à la création de richesses, tout en échappant à la contribution au budget de l’Etat», de l’avis de l’orateur, qui salue l’initiative du ministère du Travail. Celle-ci consiste à assurer, à partir de janvier prochain, une sécurité sociale à tous les jeunes qui travaillent au noir, ce qui pourrait les pousser à verser dans le formel. «C’est une idée à creuser pour transformer les bénéficiaires non contribuables en bénéficiaires contribuables», a-t-il conclu.

LG Algérie

Assia Boucetta