Chute des prix du pétrole, L’Algérie perd 50 millions de dollars/jour

Chute des prix du pétrole, L’Algérie perd 50 millions de dollars/jour

Connexion politique

Le marché pétrolier est un marché au jour le jour. Personne ne peut prévoir avec exactitude les cours du lendemain, nous disent les spécialistes pétroliers.

Dans ce contexte incertain, les plus grands spécialistes, se basant sur les fondamentaux servant à la détermination des prix du pétrole, estiment que les cours du brut seront à la baisse au cours des prochains mois, voire durant toute l’année 2015. Aït Laoussine, ancien ministre de l’Énergie, fin connaisseur de l’Opep et des marchés pétroliers, considère que le court terme correspond aux prochains moins, le moyen terme au restant de l’année 2015 et le long terme à partir de 2016. Tellement il est difficile d’établir des pronostics sur l’évolution des prix du pétrole sur la durée. Pour les deux premières périodes, il prévoit la poursuite de la chute des cours du brut. En 2016, les prix de l’or noir pourraient remonter au-delà de la barre des 70 dollars. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ne descendront pas en dessous de 60 dollars le baril, la limite de rentabilité pour le pétrole de schiste américain.

L’autre facteur d’incertitude et l’un des principaux leviers en faveur d’une hausse des cours est la position de l’Arabie saoudite, le seul pays de l’Opep capable à lui seul, en raison de ses grosses capacités de production, à pouvoir influer sur les cours. Or ce pays du Golfe est lié par un deal avec les États-Unis consistant à faire baisser les prix du pétrole pour affaiblir financièrement leurs deux ennemis, la Russie et l’Iran, un autre poids lourd de l’Opep.

LG Algérie

La question est de savoir quelle est la durée de cette entente contre les intérêts de l’Algérie, du Venezuela, du Nigeria et autres pays de l’Opep hors États du Golfe.

Cette conjoncture nous rappelle que le politique reste connecté à l’évolution des prix du pétrole. Elle a pour conséquence une baisse des exportations de l’Algérie. On sera à 60 milliards de dollars ou moins en 2014. L’année 2015 sera plus difficile si ces projections se confirment durant tout le premier semestre 2015.

Nous commençons déjà à enregistrer les déficits de nos comptes extérieurs : solde négatif de la balance des paiements. Le déficit budgétaire prévu dans la loi de finances 2015 équivaut à 40 milliards d’euros ! Qu’en sera-t-il en 2015 ? Les déficits seront sans doute aggravés.

De ce fait, qui sème le vent récolte la tempête. En effet l ’Algérie n’a pas su, durant plus d’une décennie de prix élevés du pétrole, construire une économie moins dépendante des fluctuations des cours du pétrole, une industrie de substitution aux importations.

Fort heureusement, l’état de nos réserves de change nous permet de faire face à ce choc pétrolier pendant trois ou cinq ans, contrairement à celui de 1986. Mais avec ces pertes en recettes d’exportations, on aura hypothéqué en partie l’avenir de nos enfants et retardé notre développement économique si important pour l’amélioration des conditions de vie des citoyens.

K. R.