Le conseil interministériel réuni mardi par le président Bouteflika pour mettre en place un dispositif anti crise, continue de susciter des réactions au sein de la classe politique. La secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT) qui réunissait vendredi la coordination nationale de l’Organisation de la jeunesse pour la révolution, appendice de son parti, a appelé le Gouvernement à prendre des mesures plus « audacieuses » face à la chute des prix du pétrole et au maintien des dépenses publiques dans les secteurs importants.
« Nous nous réjouissons des mesures prises par le gouvernement lors du conseil ministériel restreint mais nous estimons qu’elles sont insuffisantes et doivent être plus audacieuses », a t- elle déclaré à l’ouverture de la réunion. Entre autre mesures qu’elle préconise, le rétablissement des barrières douanières s’agissant des importations des produits de consommation afin de « renflouer » les caisses de l’Etat et « protéger » la production nationale.
Des mesures qui découlent tout droit de l’approche économique du PT mais qui serait un mauvais signal de l’Algérie à l’étranger au moment où il est question pour les pouvoirs publics d’accélérer le processus d’adhésion de l’Algérie à l’OMC. Mme Hanoune a également appelé à la mise en place d’Offices chargés de réguler les importations, « afin d’empêcher les importateurs de continuer à s’enrichir », avant de relever que ces derniers, face à la donne de la chute des prix du pétrole, « ont déjà commencé à pratiquer la surfacturation afin de mieux s’enrichir ».
Dans le même cadre, Louisa Hanoune est revenu à la charge sur l’accord de libre échange avec l’UE pour revendiquer sa révision, parant du fait que depuis sa signature en 2005 l’Algérie a eu un manque à gagner de plus de 7 millards de dollars. Louisa Hanoune veut aussi un retour à la planification en suggérant le rétablissement dans le prochain gouvernement du ministère de la planification qui sera en charge de « fixer les projets à court et long termes par anticipation ».

Mme Hanoune a, dans le même ordre d’idées, insisté sur la nécessité de maintenir les politiques de dépenses publiques pour les secteurs stratégiques, de même que la poursuite des grands projets dans la région du Sud, en raison de leur impact sur le développement. En outre, la secrétaire général du PT s’est félicitée de la volonté affichée de l’Etat de revoir à la baisse les dépenses inutiles, soulignant que les réserves financières du pays « ne peuvent le préserver de la crise que pour quelques années seulement ».
Saluant la décision prise à l’issue du conseil interministériel de fédérer certains départements ministériels en un seul, l’intervenante a souhaité néanmoins que la mesure n’induise pas une suppression de postes de travail. En effet, dans le prochain gouvernement qui sera formé après la signature de la loi de fiance 2015, certains département ministériels seront amenés à être fusionnés, comme la jeunesse et les sports et l’agriculture et la pêche.