À l’inverse des discours qui alertent sur l’impact négatif de cette crise pétrolière sur l’économie, le président Bouteflika assure que l’Algérie ne sera pas affectée par les conséquences de la chute des prix du pétrole.
Au moment où les spécialistes y voient une aubaine pour engager des réformes profondes, et quand d’autres tirent la sonnette d’alarme, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lui, joue la carte de l’assurance. Selon lui, la chute brutale des prix du pétrole dont le pays tire l’essentiel de ses recettes et qui met à mal les équilibres financiers du pays n’aura pas de conséquences majeures ni sur l’économie ni sur la stabilité du pays.
On l’aura compris, le discours tient beaucoup plus du politique que d’un diagnostic lucide de la réalité nationale. “Je suis convaincu que dans une sérénité légitime et grâce à la mobilisation qui nous est traditionnelle face aux défis, l’Algérie traversera sans difficultés majeures les graves perturbations que connaît le marché international des hydrocarbures”, a indiqué, hier, le président Bouteflika à l’issue de la tenue du Conseil des ministres, le deuxième en l’espace de quelques jours. Dans ce message adressé à la nation, le Président compte donc sur la “sérénité” et la “mobilisation” des Algériens face aux retombées de la chute des prix de l’or noir sur l’économie nationale.
Le Président ne nous dit cependant pas si les Algériens sont disposés à se “mobiliser” — comprendre dans le langage consacré à accepter des sacrifices — ni si la “sérénité” sera au rendez-vous lorsque l’on constate les multiples foyers de tensions qui s’expriment dans nombre de secteurs et les émeutes enregistrées dans plusieurs endroits du pays.

Alors que le Premier ministre a appelé à la rationalisation des dépenses et annoncé le gel des recrutements dans la Fonction publique et la réduction des importations, Abdelaziz Bouteflika assure que le cap sera maintenu. “Des décisions ont été prises et annoncées à cette fin (…) La dynamique de développement ne sera pas arrêtée par la crise, afin de continuer à créer des emplois pour nos jeunes, et de continuer de construire des logements, des écoles, des universités et des infrastructures de santé pour toute la population”, a-t-il assuré.
“La prise de conscience et l’effort de tous permettront aussi d’accélérer les réformes économiques requises, ainsi que la construction d’une économie nationale diversifiée et compétitive, tout cela dans un attachement permanent à la justice sociale et à la solidarité nationale”, a-t-il encore ajouté. Même au plan sécuritaire, les clignotants sont au vert, selon lui. “(Je) rends grâce à Dieu pour la paix et la stabilité dont nous avons bénéficié durant l’année qui s’achève, ainsi que pour les progrès nouveaux que nous avons réalisés au milieu d’un environnement international lourd d’incertitudes, et dans un contexte régional où des foyers de tensions font peser des menaces réelles sur la sécurité de tous les pays.” Une situation née de l’attachement des Algériens à leurs valeurs civilisationnelles, à leurs efforts et à la réconciliation nationale. “Cette paix et cette stabilité, ainsi que ces avancées dans la réponse aux besoins des citoyens tirent leur essence des valeurs de notre civilisation et des leçons de notre lutte de Libération nationale, avec lesquelles nous avons raffermi notre unité dans la réconciliation nationale”, a estimé Bouteflika pour qui “cette paix et cette stabilité se nourrissent aussi de efforts quotidiens des Algériens pour valoriser les nombreux atouts dont dispose l’Algérie”.