Le gouvernement suit avec une «grande attention» mais avec «calme» l’évolution des cours pétroliers. La situation est, jusque-là, «maîtrisée».
C’est ce qu’a déclaré le ministre des Finances, Mohamed Djellab, pour répondre aux interrogations soulevées par des membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) lors du débat sur la loi de règlement budgétaire pour l’année 2012. Dans ce contexte, M. Djellab a indiqué que le gouvernement avait pris en compte «tous les scénarios possibles concernant la baisse des prix du pétrole, y compris les pires situations». «le gouvernement réagit avec calme face à la chute des cours du brut», et ce, grâce au confortement des agrégats financiers durant les dix dernières années tels le faible niveau d’endettement extérieur et des réserves de changes importantes, a-t-il souligné.
Une telle situation, a-t-il poursuivi, permet à l’économie nationale de renforcer sa capacité de faire face aux chocs externes à long terme. Cependant M. Djellab a reconnu la «difficulté» de faire des prévisions exactes dans un tel domaine en se voulant pour preuve les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) qui avait estimé, en octobre 2014, le prix du baril de pétrole algérien à 104,7 dollars pour le réviser à la baisse, un mois après, à 89 dollars puis 59,7 dollars en janvier en cours. A cet effet, le ministre a rappelé que le gouvernement a pris les mesures nécessaires pour rationaliser les dépenses publiques et réduire la facture des importations, permettant, selon lui, de réaliser les objectifs de croissance escomptés. En réponse aux questions sur la loi portant règlement budgétaire (LRB) 2012, le ministre a indiqué que les observations de la Cour des comptes étaient bien prises en considération par son département ministériel lequel, a-t-il assuré, veille à mieux rationaliser la gestion des fonds publics. Il a, ainsi, fait savoir que son ministère visait, tel que préconisé par plusieurs membres de l’APN, à réduire l’année de référence de l’étude de la LRB à une année au lieu de 3 ans comme il se fait actuellement. Concernant le recours par l’Etat au Fonds de régulation des recettes (FRR) pour couvrir le déficit du Trésor, le ministre a rappelé que ce fonds, qui revêt le caractère de comptes d’affection spéciaux (CAS), avait été créé, justement, pour cet objectif, c’est-à-dire la couverture le déficit du Trésor ainsi que pour le paiement par anticipation de la dette publique et du déficit induit dans l’exécution des lois de finances. Abordant le volet fiscal, le ministre a affirmé que des mesures avaient été prises par l’administration fiscale afin d’améliorer le niveau des recouvrements. A ce sujet, il a fait savoir que sur 9 084 milliards de dinars des restes à recouvrir en 2012, un montant de 6 711 milliards de dinars représente des amendes judiciaires, ce qui rend l’opération de recouvrement plus compliquée et plus lente. Quant à la question des postes vacants, estimés à 43 000 en 2012 selon le projet de LRB 2012, le ministre l’a expliquée par le manque de candidats (demandeurs d’emploi) dans certaines spécialités, le désistement de certains candidats après réussite au concours d’accès et les départs définitifs des postes (retraites, promotion, décès).
R. N. / APS