CHU Sétif : 3 chirurgies en cachette coutent la vie à une jeune fille

CHU Sétif : 3 chirurgies en cachette coutent la vie à une jeune fille

Âgée seulement de 20 ans, une jeune Sétifienne va trouver la mort au niveau du CHU de Sétif après avoir subi trois opérations au noir. Un sit-in a été également organisé par la famille et les proches de la victime devant le CHU, ils « dénoncent sa mort survenue dans des conditions énigmatiques », et espèrent mettre la lumière sur toute cette affaire qualifiée de « scandaleuse ».

La jeune fille d’à peine 20 ans a été d’abord admise dans une clinique privée dans le cadre d’une simple intervention pour un Kyste Ovarien, une chirurgie banale qui va être suivie de trois autres opérations chirurgicales clandestines au sein même d’un hôpital public, qui vont se solder par le décès de la victime.

Un scandale au CHU

Cette affaire a été largement relayée dans le milieu hospitalier, mais elle a aussi « défrayé la chronique ces derniers jours, éclaboussant le secteur de la santé de toute une wilaya. » comme cela est rapporté par nos confrères du quotidien Le Soir d’Algérie.

Les faits remontent au mois de décembre dernier, quand la jeune fille a été admise dans une clinique privée pour un Kyste Ovarien. L’intervention qu’aurait subie la patiente ayant été la cause de plusieurs douleurs, « le chirurgien qui a opéré la patiente a demandé à l’époux de lui ramener sa femme, non pas à la clinique privée mais à l’hôpital mère et enfant, Kharchi-Messaouda de Sétif pour la prendre en charge car elle souffre uniquement d’une infection bénigne de l’ovaire », selon un membre de la famille de la victime.

Des opérations au noir

C’est suite à cette deuxième hospitalisation que l’affaire va connaitre l’entrée d’un nouveau personnage, celui de l’épouse du chirurgien, une gynécologue qui exerce à l’hôpital de Ain Azel, mais qui fait régulièrement des gardes à l’hôpital mère et enfant, Kharchi-Messaouda de Sétif.

Cette gynécologue « aurait fait admettre en catimini ma femme à l’hôpital mère et enfant le 18 décembre 2020 pour une soi-disant infection au niveau de l’utérus », a déclaré le mari de la victime, avant de préciser que « sa femme sera opérée une première fois, le jour de garde de la gynécologue. Cette dernière sera assistée par son mari le chirurgien, alors que celui-ci ne travaille pas à l’hôpital ».

Ni la malade, ni sa famille auraient donné leur accord pour que l’opération chirurgicale ait lieu, et pourtant cela a été le cas. La jeune patiente sera opérée au niveau des intestins, et cette opération sera un « fiasco« , toujours selon le mari, et effectivement, quelques jours après, la jeune fille va subir de nouveau une troisième opération, afin de lui mettre, cette fois-ci, une poche de colostomie, mais toujours sans résultat.

Un médecin étranger à l’hôpital

Suite a ces deux interventions ratées, « le chirurgien fera appel à un de ses confrères exerçant au CAC (Centre anticancer) qui se trouve à proximité de l’hôpital mère et enfant. Mais rien n’y fait, et l’état de santé de mon épouse n’a pas cessé de se dégrader ». La patiente va mourir après deux jours de son évacuation aux urgences du CHU Saâdna-Mohamed-Abdenour de Sétif le 2 janvier.

C’est la troisième utilisation du bloc opératoire par la gynécologue, alors que cette dernière n’était pas de garde, qui a alerté une des collègues qui va faire un rapport à sa hiérarchie. En outre, les proches de la victime dénoncent « l’utilisation du bloc opératoire à trois reprises, par un médecin étranger à l’hôpital, pour effectuer des opérations au ‘’noir’’ sans être inquiété ».

Enfin, nous savons que la gynécologue et son mari le chirurgien sont traduit devant le Conseil de l’Ordre des médecins, en attendant la suite des sanctions.