L’exercice de la médecine devient de plus en plus difficile, vu le manque de moyens et la surcharge des services.
D’aucuns n’ignorent pas que le Centre hospitalier de Constantine accuse d’énormes problèmes sur le plan de la gestion, le traitement des dossiers des patients, mais aussi sur le plan de l’administration. Rien ne va plus, selon le témoignage de plusieurs personnes.
L’installation du nouveau directeur par intérim ne semble pas orienter cet hôpital vers le bon sens, notamment depuis qu’un énorme bras de fer s’est installé entre ce nouveau directeur et le secrétaire général nommé récemment. Ce dernier, G Mohamed, comme l’atteste un document en notre possession, a déposé une plainte auprès de la tutelle sur les harcèlements qu’il subit, suspension de ses fonctions, décisions arbitraires à son encontre pour le changer de son poste et la non-régularisation de sa situation en sa qualité de secrétaire général.
Pourtant, c’est le directeur lui-même qui lui a assuré cette promotion. Aujourd’hui, il est question de lui imposer une retraite alors qu’il n’est âgé que de 52 ans.
Une énigme qui, d’ailleurs, a eu une grande influence sur le bon fonctionnement de ce centre hospitalier qui avait vécu un scandale, suite à un reportage du service de la maternité, fermé durant plusieurs mois sur décision de l’ex-ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, pour travaux. Ce n’est pas tout, puisque l’hôpital connaît d’autres problèmes.
Des patients que nous avons rencontrés se sont plaints du comportement de certains médecins résidents qui refuseraient, selon cette patiente H. Zaïra, la continuité de ses séances de chimiothérapie. «J’ai dû aller voir ailleurs à l’hôpital de Didouche Mourad sur recommandation de mon médecin traitant». Cette patiente avait subi une intervention à l’hôpital Mustapha Pacha d’Alger et devait poursuivre après ses séances de chimio, cependant, à Constantine où elle avait entamé ses soins, on refuse de la traiter.
Autre cas signalé, celui de la prise en charge de certains patients en situation d’urgence, comme nous l’avons constaté de visu. Un autre patient B. Mohamed Nadji, ayant perdu ses dents à cause d’une erreur médicale au niveau d’une annexe à Zidia vient de déposer plainte, car on refuse de le prendre en charge.
Les exemples ne manquent pas. Que se passe-t-il réellement? Pourquoi la situation se dégrade de plus en plus dans un centre qui fut par le passé une référence? Qui souhaite le pourrissement?
Pour les médecins qui ont accepté de nous parler, exercer devient de plus en plus difficile, vu le manque de moyens, la surcharge et souvent ils doivent faire face à des agressions de parents et proches des malades. Des problèmes qui ont été soulevés à plusieurs reprises, mais aucune amélioration à l’horizon.
La gestion du centre hospitalier est assurée par intérim, ce qui laisse supposer qu’un changement peut intervenir à n’importe quel moment, après la nomination du professeur Mokhtar Hazbellaoui à la tête du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière par le président de la République.
Le nouveau ministre a du pain sur la planche pour redresser la situation au niveau de ce centre hospitalier névralgique, notamment qu’il accueille les patients des 15 wilayas de l’Est.