Mohammed VI perd son sang-froid
L’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental a quitté hier les territoires occupés alors que les manifestations qui ont éclaté à Layoune et Smara ont été violemment réprimées.
Deux hauts lieux de la résistance sahraouie ont été le théâtre d’une répression sanglante. Les forces d’occupation marocaines ont bastonné à tour de bras. Comme d’habitude. Une vingtaine de manifestants en faveur de l’indépendance du Sahara occidental ont été blessés le 20 octobre, dont un grièvement, à Smara où Christopher Ross effectuait un déplacement historique. «Des dizaines de personnes avaient été blessées et hospitalisées à Layoune…Des policiers en civil ont violemment empêché les rassemblements», a rapporté, de son côté le responsable local de l’Amdh (Association marocaine des droits de l’homme) Hamoud Iguilid.
Le séjour de Christopher Ross, le week-end dernier, dans les villes occupées du Sahara occidental a donné l’occasion au peuple sahraoui de crier sa soif de liberté. Mohammed VI a perdu son sang-froid.
Ses barbouzes ont joué de la matraque pour les réduire au silence. Pour confirmer les rapports des associations internationales (Amnesty International, RFK Center, Human Rights Watch…), du département américain…qui font cas de violations des droits de l’homme et du recours à la torture dans les territoires occupés. Une certaine manière de se faire hara-kiri qui met en exergue la caractère sado-masochiste du pouvoir marocain.
Cette nouvelle démonstration de brutalités et de violences indique surtout qu’il est nécessaire et urgent de doter la Minurso (Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental) d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme.
Un scénario que redoute le souverain marocain qui avait déjà fait des pieds et des mains pour contrer la proposition américaine qui avait pour objectif de doter la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme.
Une initiative qui l’avait mis dans tous ses états. Le monarque alaouite qui en a gardé des «séquelles» reste sur le qui-vive. «La question du Sahara s’est trouvée cette année en butte à des défis majeurs que nous avons pu relever grâce à la force de notre position et à la légitimité de notre cause…On ne devrait pas se satisfaire de remporter cette bataille, ni céder à un optimisme béat. Nous avons, en effet, constaté quelques défaillances dans la manière d’aborder notre cause nationale…» avait déclaré Mohammed VI, le 11 octobre dans un discours tenu à l’occasion de l’ouverture de la session d’automne du Parlement marocain. Un discours qui montre à quel point le pouvoir marocain est sur la défensive. Le contexte s’y prête. L’envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies doit présenter, le 30 octobre, au Conseil de sécurité son rapport sur la situation qui prévaut au Sahara occidental alors qu’en principe, le Parlement européen doit examiner et voter demain (24 octobre) le rapport de l’eurodéputé Charles Tannock sur la même question.