Le représentant du Secrétaire général de l’ONU
Les autorités marocaines se sont montrées très discrètes lors de cette seconde visite de l’envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies dans les territoires occupés du Sahara occidental.
La tournée du représentant personnel du SG de l’ONU tire à sa fin. Elle s’achèvera le 3 avril 2013. Une visite qui sera sanctionnée par un rapport qu’il présentera au Conseil de sécurité le 22 avril 2013. Soit une semaine avant l’expiration du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental). Un document qui devrait, logiquement, être rédigé sur fond de violation des droits de l’homme. Un terrain défavorable à Rabat qui a été épinglé par le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture ainsi que de nombreuses organisations internationales de défense des droits de l’homme (Centre Robert Kennedy, Human Rights Watch, Amnesty International…)… Le coordonnateur du Front Polisario avec la Minurso y a fait référence. La visite de M.Ross dans la région «se déroule alors que le processus de négociation est à l’arrêt depuis une année et au moment où de graves violations des droits de l’homme sont commises par le Maroc, qui empêche les observateurs internationaux de visiter le Sahara occidental» a déclaré M’hamed Khaddad à la presse, à l’issue de son entretien avec le diplomate américain.
Le responsable sahraoui a exhorté l’envoyé spécial de l’ONU à «donner la vraie image de la répression subie par le peuple sahraoui dans les territoires occupés pour que le Conseil de sécurité puisse prendre les mécanismes qui s’imposent afin de le protéger…». Le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, qui avait séjourné au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012, avait effectivement fait état de l’usage de cette pratique. «Il ne devrait pas être surprenant que des actes équivalant à la torture soient commis à l’occasion d’événements particulièrement intenses, tels que des grandes manifestations…», avait révélé Juan Mendez, lors de la conférence de presse qu’il avait animée à Rabat à la fin de sa mission.

Le porte-parole du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Rupert Colville qui s’était exprimé au sujet du procès des 24 Sahraouis de Gdeim Izik, condamnés par un tribunal militaire marocain, s’est dit inquiet des rapports «selon lesquels la plupart des accusés sahraouis ont été torturés ou maltraités pendant leur détention provisoire»…. «L’heure est venue pour que l’ONU assume ses responsabilités…» a indiqué le coordonnateur sahraoui avec la Minurso qui a assuré le diplomate onusien de la disponibilité du Front Polisario à coopérer pleinement avec lui. Les autorités marocaines se sont montrées très discrètes lors de cette seconde visite de l’envoyé spécial de l’organisation des Nations unies dans les territoires occupés du Sahara occidental. Rabat est dans ses petits souliers. Quel accueil réserveront les autorités marocaines au rapport de Christopher Ross qui ne devrait pas les épargner sur le plan de respect des droits de l’homme? Ce fut le cas, l’année dernière, à la même époque. «J’ai présenté dans mon rapport une série de défis qui démontrent que la Minurso n’est ni dans la capacité d’exercer pleinement ses fonctions de surveillance de maintien de la paix et d’observation ni de disposer de toute l’autorité pour contrecarrer l’effritement de son rôle…», signalait le document, écrit par Christopher Ross, examiné par le Conseil de sécurité, le 17 avril 2012 dans lequel il avait souligné que le principe de neutralité de la Minurso «est, depuis de nombreuses années, compromis par le Maroc». Rabat avait pris la mouche. «Les comportements contrastés de M. Ross s’écartent des grandes lignes qui ont été tracées par les négociations au Conseil de sécurité. Pour cela, le Maroc a décidé de retirer sa confiance à l’émissaire de l’ONU au Sahara occidental», avait indiqué, dans un communiqué daté du 17 mai, le gouvernement marocain. Christopher Ross était devenu persona non grata dans la région. Après un bras de fer qui a duré plusieurs mois, il est revenu par la grande porte…pour sans doute enfoncer le clou..