Le journaliste sportif français Christophe Gleizes, collaborateur des magazines So Foot et Society, a de nouveau comparu ce mercredi devant la Cour d’appel de Tizi-Ouzou. Âgé de 36 ans, il fait l’objet d’un réquisitoire particulièrement sévère : le parquet a requis dix ans de prison à son encontre, alourdissant considérablement la peine initiale de sept ans prononcée en première instance.
Christophe Gleizes s’était rendu en Algérie pour préparer un reportage consacré à la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK). Au cours de ce séjour, il avait rencontré plusieurs responsables du club. Mais les autorités lui reprochent d’avoir été en contact avec un dirigeant également membre du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), organisation classée terroriste par Alger depuis mai 2021. Des documents saisis lors de son interpellation ont été interprétés par la justice comme des éléments justifiant des accusations d’« apologie du terrorisme » et de « possession de publications destinées à la propagande ».
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Audience décisive et incertitude grandissante
Ce qui devait être une audience décisive pour espérer une remise en liberté s’est transformé en une nouvelle étape d’incertitude pour le journaliste, détenu depuis cinq mois à la prison de Tizi-Ouzou. L’espoir d’obtenir un allégement de peine semble désormais compromis, les réquisitions du parquet laissant présager un durcissement de la sanction.
Appelé à la barre, Christophe Gleizes a pris la parole avec émotion. Selon un journaliste de l’AFP présent lors de l’audience, il a demandé « pardon », reconnaissant avoir commis « de nombreuses erreurs professionnelles malgré [ses] bonnes intentions ». Il a également imploré le tribunal d’accorder sa clémence afin de pouvoir « retrouver [sa] famille », soulignant que son objectif n’avait jamais été de nuire à l’Algérie.
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Son avocat algérien, Me Amirouche Bakouri, a rappelé que le travail de son client s’inscrivait dans une démarche journalistique classique, sans volonté de propagande. Il a annoncé que le verdict serait rendu dans la journée, une fois les débats clôturés.
Dans l’attente du verdict, Christophe Gleizes reste incarcéré à Tizi-Ouzou, suspendu à une décision judiciaire qui pourrait soit confirmer la sentence initiale, soit l’alourdir comme requis par le parquet.
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