La directrice générale du Fonds monétaire international a salué les performances macroéconomiques réalisées par l’Algérie, qui a “très bien tiré son épingle du jeu”, dans un contexte international difficile.
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Mme Christine Lagarde, a affirmé, hier, lors d’une conférence de presse organisée à la résidence d’État Djenane El-Mithaq à Alger, qu’elle n’est pas venue solliciter un deuxième prêt. “Je suis, simplement, venue remercier les autorités algériennes. Je ne suis pas venue solliciter ni un deuxième prêt ni une rallonge de quelque sorte que se soit”, a indiqué la directrice du FMI, précisant que le prêt consenti par l’Algérie à l’institution qu’elle dirige “n’est pas un don ni une subvention” mais un prêt rémunéré qui témoigne d’une bonne gestion des réserves de changes. Mme Christine Lagarde a révélé, par ailleurs, que le prêt de cinq milliards de dollars accordé par l’Algérie au FMI “n’a pas été utilisé à ce jour”, tout comme les 460 milliards de dollars que le fonds a pu collecter à travers l’emprunt international qu’il a lancé. Mme Lagarde précise que sa visite en Algérie “s’inscrit dans le cadre d’un partenariat, profond et fécond, entre le FMI et l’Algérie”. La directrice générale du Fonds monétaire international a salué les performances macroéconomiques réalisées par l’Algérie, qui a “très bien tiré son épingle du jeu”, dans un contexte international difficile, avec des prévisions de croissance légèrement supérieures à la croissance réalisée en 2012. “Les performances économiques et financières de l’Algérie sont bonnes. Sa position financière est extrêmement favorable”, a souligné Mme Christine Lagarde.
Cependant, estime la directrice générale du FMI, “l’Algérie peut encore mieux faire”, relevant “les atouts géographique, démographique en matière de ressources” dont notre pays dispose. “L’Algérie peut réaliser un potentiel supérieur et répondre à la demande de la population en matière de création de valeur et d’emplois, si elle le souhaite, dans un cadre qui doit faciliter les affaires, plus attractifs pour l’investisseur, pour l’exportateur et l’importateur”, a estimé Mme Christine Lagarde, évoquant deux défis que l’Algérie doit relever : l’inflation et le chômage élevé des jeunes. L’inflation qui était de 8,9% l’année dernière évolue d’une manière positive vers des chiffres plus bas. En matière d’emploi, la directrice du FMI indique qu’“il est indispensable que la population algérienne, dont 50% ont moins de 25 ans, puisse accéder à la formation, à l’éducation, à l’apprentissage qui lui permettront d’intégrer le marché du travail”. Concernant le climat des affaires, Mme Christine Lagarde plaide pour la simplification des procédures et la réduction des délais.
Elle souhaite que “les autorités algériennes au plus haut niveau puissent témoigner de l’intérêt qu’elles manifestent pour les investisseurs étrangers”. Sur les investissements directs étrangers, la directrice générale du FMI indique qu’elle “n’est pas convaincue de la nécessité d’avoir un actionnariat partagé entre des investisseurs publics algériens et des investisseurs directs étrangers”. “C’est une décision de souveraineté qu’il appartient aux autorités algériennes de prendre”, a-t-elle précisé, soulignant que “peu de pays maintiennent une règle de type 51/49 tous secteurs confondus”. “Tous les signaux d’où qu’ils émanent, quelle qu’en soit la forme, indiquant que l’investisseurs étranger est le bienvenu en Algérie pour apporter son savoir-faire, ses capitaux, développer de l’activité et créer de l’emploi seront appréciés par les investisseurs étrangers”, a souligné le directrice du FMI, prônant le partenariat public-privé. “Tout ne peut pas être fait par le public. Et le privé a besoin du public. C’est dans la relation étroite entre le secteur privé et les pouvoirs publics que doit s’inscrire la création de valeur et d’emplois ainsi que le développement de la croissance”, recommande Mme Christine Lagarde. Interrogée sur le crédit à la consommation, la directrice du FMI explique que “toutes les formes de crédits sont acceptables dès lors qu’elles sont convenablement encadrées, supervisées et utilisées”. À titre personnel, Mme Lagarde se dit “assez méfiante vis-à-vis du crédit à la consommation car c’est une catégorie de crédit qui peut être utilisé parfois sans mesure et sans égard pour la qualité des débiteurs”. “Si nous recommandons que soit examinée l’utilisation éventuelle du crédit à la consommation, il faut l’accompagner par un encadrement très rigoureux avec une attention sur l’endettement et parfois le surendettement des consommateurs”, a précisé la directrice du FMI.
M R