A 1000 mètres d’altitude, la vue superbe s’étend sur toute la plaine de la Mitidja, depuis la Chenoua et sa masse sombre au bord de la mer à l’Ouest jusqu’aux contreforts du Sahel algérois et du Cap Matifou, à l’Est – environ 180°. De nuit, c’est féerique, toutes les lumières scintillent, on voit les phares des voitures qui reviennent des villages.
Le parc National de Chréa a été classé dans le réseau des réserves de Biosphère par le programme MAB de l’Unesco en 2002. Situé à 50 km au sud-ouest d’Alger, le Parc National de Chréa s’étend en écharpe sur 26587 ha. Chréa est située au sud de la wilaya de Blida, sur les hauteurs de la ville de Blida, à environ 18 km au sud-est de Blida. C’est un massif montagneux composé des crêtes centrales de l’Atlas blidéen. Il culmine à 1629 m à Koudiat Sidi Abdelkader comprenant des sites pittoresques où nichent les châtaigniers, le chêne vert et des cèdres millénaires qui donnent une ombre propice invitant à de douces rêveries.
Le parc domine vers le Nord, l’opulente plaine de la Mitidja ou s’agencent tel un puzzle, les riches terroirs agricoles de l’avant pays, le bourrelet anticlinal du Sahel sillonné en profondeur par l’imposante cluse de l’Oued Mazafran, et les monts du Djebel Chenoua, formant une véritable barrière perpendiculaire a l’Atlas blidéen incrustée a la fois dans la chaîne de l’Atlas et dans la mer Méditerranée. Vers le sud, la vue plongeante domine à l’avant plan, l’anticlinal de Takitount, le col de Talakat, les talwegs des Oueds Mektaa et Merdja, et s’étale en profondeur par temps visible sur les hautes plaines du Titteri. Vers l’est enfin, la vue découvre au premier plan, la chaîne des Bibans, et les hauteurs de la chaîne kabyle en particulier celles du Djurdjura.
Le Parc National de Chréa est compris entre les isohyètes 760 et1400 mm/an de précipitations moyennes annuelles. Dans l’ensemble, les moyennes mensuelles des précipitations annuelles sont plus importantes dans les stations situées sur le versant Nord Ouest que dans les stations situées sur le versant Sud Est. Les stations les plus arrosées font face aux vents humides venant du Nord-ouest.
La neige, la gelée et la grêle
Pour y parvenir à Chréa, une route d’une centaine de lacets en épingle à cheveux. Mais il existe des itinéraires pour accéder à Chréa : Les traverses : sentiers qui, justement, coupent les lacets et abrègent le parcours des randonneurs. ‘’La châtaigneraie’’ est une première halte avec sa source glacée à mi chemin du parcours en lacets. La végétation est composée de pins et de cèdres de l’Atlas pouvant atteindre 45 à 50 mètres de haut sur dix mètres de circonférence. Bien que le téléphérique soit en panne depuis plusieurs années, les randonneurs arpentent les 18 km séparant le chef-lieu de Blida à Chréa. En voiture, moto ou en vélo, les gens y affluent de partout, notamment en saison hivernale pour admirer les paysages enneigés. Les moyennes annuelles des jours d’enneigement dans le Parc national de Chréa, atteignent la fréquence moyenne de 26 jours pour Chréa, et de 20,2 jours pour le lac de Mouzaia. Les gelées blanches se manifestent surtout en septembre. Elles apparaissent en automne et disparaissent au début du printemps (fin Mars début avril). Le risque de gelées blanches commence lorsque le minimum moyen tombe au dessous de 10 C°. Quant a la grêle, elle tombe durant presque toute la période allant de décembre à mars (Lac de Mouzaia, Hakou Ferraoun, Médéa).
Le brouillard est relativement fréquent dans les parties hautes du Parc national qui sont souvent plongées dans les nuages. Pour le col de Chréa, les observations faites sur une dizaine d’années seulement ont donné 104 jours/an de brouillard.
Autrefois, dès que la neige recouvre les pentes du Kef Chréa (1497 m.) et du pic d’Abd el Kader (1629 m.), le Ski-Club algérien organisait un service de renseignements, qui informe, chaque jour, les skieurs. De l’état de la neige, afin qu’ils ne se dérangent qu’à bon escient. Il existait dans les années soixante du siècle dernier, des pistes de saut, des concours étaient organisés et des fêtes très suivies étaient données, par le Ski-Club. A présent, des familles blidéennes ayant des chalets viennent se ressourcer un tant soit peu et des randonneurs visitent la zone sans attraction aucune, sinon un bel établissement genre ‘’le Normand’’ qui trône au sommet dominant la chaine de Kabylie, l’hôtel des Cèdres ou l’hôtel restaurant le Terminus. Quant à l’hôtel Nassim, il est devenu le siège de la commune. Le grand chalet du Ski club, quant à lui, n’existe plus, depuis qu’il fut la proie des flammes, il y a plus d’une quinzaine d’années. ‘’Autrefois, au cours de ces fêtes, on se livrait avec entrain à la pratique de tous les sports d’hiver’’, dira un ancien habitant de cette contrée montagnarde. Ce qui n’est plus le cas présentement, ajoutera sur un ton non moins regrettable.
La création du ski club dans les années 1920 marquera le lancement de la station qui se couvrira de chalets et de villas construits sur des terrains cédés par les Eaux et Forêts sous bail emphytéotique. (99 ans). Plus tard, un grand centre des ‘’enfants à la montagne’’ sera créé et suivi dans les années 40 d’une « auberge de la jeunesse » destinée aux adolescents. Le ski-club : Toutes les administrations, quelques cités de la plaine possédaient des maisons de vacances à Chréa, la plus importante étant l’Aérium de la ville d’Alger ; il accueillait 300 ou 350 enfants, asthmatiques pour la plupart ; cet établissement assurait, en plus des soins, la scolarisation de ces enfants en 8 classes qui fonctionnaient toute l’année .