La situation bouillonne à Ouargla. A deux jours de la marche des chômeurs du Sud, des négociations marathoniennes se tiennent entre les différentes organisations pour décider de la suite du mouvement, notamment après les mesures annoncées par le gouvernement pour absorber la colère des jeunes.
«La population et les jeunes chômeurs ont accueilli ces mesures avec une grande satisfaction, mais tout le monde attend leur concrétisation sur le terrain», a affirmé Madani El Madani de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme de Ouargla. Pour lui, «les gens sont conscients que ces mesures sont d’abord politiques et interviennent pour régler une crise aiguë fortement décriée par les jeunes et qui peut avoir des répercussions graves sur la région».
La crédibilité des mesures annoncées lundi soir par le gouvernement réside dans leur application immédiate, selon eux. «Les gens savent aussi que le gouvernement doit intervenir à travers une application rapide de ces décisions et qu’il n’est plus possible de continuer à parler en prononçant des promesses sans lendemain.
Ils savent aussi qu’en ce moment, ni les entreprises pétrolières ni celles exerçant la sous-traitance ne peuvent faire fi de ces décisions et sont tenues de les respecter au risque de subir la colère de la population et les sanctions du gouvernement», a-t-il expliqué. «Le moindre retard dans l’application de ces mesures peut provoquer une colère généralisée et une vengeance populaire dont personne ne peut mesurer les conséquences», estime-t-il. A propos de la tenue de la marche, notre interlocuteur affirme que des divisions sont constatées au sein des initiateurs sur l’issue de cette action de protestation.
«Certains défendent le maintien de la marche alors que d’autres, craignant la récupération étrangère, veulent annuler cette action. Aucune partie n’arrive à convaincre l’autre de ses propres arguments», ajoute le membre de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme d’Ouargla.
Nouria Bourihane