Choix des semences et variétés céréalières, Un enjeu capital pour éviter le fiasco de l’an dernier

Choix des semences et variétés céréalières, Un enjeu capital pour éviter le fiasco de l’an dernier

Le coup d’envoi donné par le ministre de l’agriculture et du développement rural, fin septembre dernier, depuis la wilaya d’Aïn Defla pour la nouvelle campagne labours-semailles 2014-2015, fera oublier à coup sûr le fiasco de la saison précédente où la production céréalière a connu une chute qui a dépassé les 30% et creusé davantage le déficit en matière de cette denrée alimentaire de très large consommation en Algérie.

Néanmoins, dans la conjoncture actuelle, c’est sur la problématique des enjeux que représente la sélection des semences avant l’emblavement qu’il est nécessaire de se pencher. A cet égard, les experts et spécialistes en la matière sont unanimes quant au constat qu’à la faveur de la mise en œuvre des nouvelles stratégies de relance du secteur agricole ces dix dernières années, le recours à l’utilisation des semences certifiées est en nette croissance. Le ministère de tutelle estime à cet effet que la moyenne des semences de qualité distribuées aux agriculteurs faisant dans la céréaliculture, dépasse les 2,5 millions de quintaux annuellement.

En revanche, le manque de maîtrise dans le respect des itinéraires techniques et des calendriers de semailles appropriés pour chaque variété impacte négativement les rendements à la fin de chaque saison. De nombreux spécialistes recommandent ainsi l’adaptation de la campagne des labours-semailles au phénomène du décalage saisonnier que vivent le pays et l’ensemble de la région de l’Afrique du nord, ces dernières années. Ceci n’est pas moins vrai en tenant compte du déséquilibre des précipitations pluviométriques, l’an dernier qui a entrainé la baisse sensible des rendements dans les principales régions céréalières du pays.

Par ailleurs, dans une étude réalisée au profit de la FAO (organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation), l’institut national de la recherche agronomique (INRA) relèvera que, jusqu’à la fin des années 1990, la production et la distribution des semences et plants se faisait exclusivement par le secteur étatique et n’étaient importées, multipliées et distribuées que les variétés homologuées par les institutions étatiques.

Actuellement et ce, depuis la mise en œuvre de la nouvelle politique de développement agricole dont l’objectif primordial est l’intensification des rendements des filières de large consommation, les premières générations de la production de semences de céréales sont pris en charge par les instituts techniques, les autres générations le sont par les établissements étatiques et privés agréés par l’état. La multiplication de semences de céréales se fait par un réseau d’agriculteurs multiplicateurs encadrés techniquement par les instituts. La distribution des semences se fait par des organismes étatiques et à petite échelle ou par des importateurs de semences. Pour les variétés locales, les agriculteurs sont les premiers sélectionneurs et préservateurs des ressources phylogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, certains d’entres eux continuent encore malgré les pressions subies pour cultiver les variétés dites performantes à cultiver les variétés locales non inscrites au catalogue officielle.

Pour ce qui est des variétés de céréales produites en Algérie, l’étude précise que, pour ce qui est du blé, actuellement, « les variétés améliorées (HD 1220, Arz, Mahon Demias, Florence Aurore en blé tendre et Vitron, Waha, Chen, INRAT, Sersou et Ouarsenis) sont cultivées à grande échelle en milieu producteur et occupent la plus grande part à côté de populations locales qui sont Bidi 17, Oued Zenati 368 et Hedba 3, pour le blé dur ».

Mourad Allal (L’Éco n°98 / du 16 au 31 octobre 2014)