Ce provisoire qui dure !
Les autorités sont catégoriques ; il y aura une construction en dur pour chaque baraque et au nom du premier bénéficiaire.
Ainsi, avec la cherté des matériaux de construction, il n’est pas certain que l’opération d’éradication des baraques soit couronnée de succès.
Si la constitution d’un dossier pour accéder au prêt accordé dans le cadre du dispositif de remplacement des baraques construites à la suite du séisme de 1980 est indispensable pour des raisons évidentes, la majorité des sinistrés y voient un handicap pour la réalisation de leur rêve, à savoir habiter une maison en dur et s’éloigner du spectre de la maladie qui guette leur progéniture tel que le cancer.

En effet, le dossier doit comprendre outre les documents habituels (extraits de naissance, résidence, etc.), l’acte de propriété et une déclaration sur l’honneur attestant que le bénéficiaire démolira sa baraque dès l’entame des travaux. La constitution de ce dossier ouvrira droit à l’établissement du permis de construire.
Quant à l’attribution de l’aide de 70 millions de centimes octroyée par la CNL comme le stipule la loi, cette dernière serait cédée en trois tranches, à savoir une première tranche de 17,5 millions de centimes puis une deuxième d’un même montant et, enfin, la dernière de 35 millions de centimes.
Cependant, toute cette procédure ne devra faire bénéficier que les locataires initiaux au nom desquels l’acte de propriété a été établi.
Sachant que lors de la remise des clés aux sinistrés au début des années 80, soit 30 auparavant, bon nombre de ces sinistrés sont déja morts laissant derrière eux toute une progéniture qu’il n’est pas facile de convaincre pour savoir qui va bénéficier de l’aide et, par conséquent, de la construction en dur.
D’ailleurs, lors d’une réunion tenue avec l’ancien wali, le problème a été soulevé et les associations de quartier à l’époque ont demandé qu’il soit affecté autant de logements que le nombre de pères de familles occupant une seule et même baraque.
A cela, les autorités sont catégoriques ; il y aura une construction en dur pour chaque baraque et au nom du premier bénéficiaire. Ainsi, en sus des problèmes énumérés ci-dessus, et avec la cherté des matériaux de construction (ciment à 1.400 DA le quintal et le fer rond à 5 mille DA le quintal), il n’est pas certain que l’opération d’éradication des baraques soit couronnée de succès. La preuve en est là : sur les 18.316 sinistrés, seuls 340 ont déposé des dossiers, dont 240 ont été validés par la commission. 115 sinistrés ont perçu la première tranche de 17,5 millions de centimes.
De l’avis de beaucoup de sinistrés, une nouvelle approche doit être envisagée par le gouvernement pour régler définitivement ce problème et ce, conformément aux déclarations du président da la République lors de sa dernière visite dans la wilaya de Chlef.
Par : Bencherki Otsmane