Les programmes «ambitieux» lancés par les pouvoirs publics dans le cadre de la politique sociale visant à fournir des toits aux Algériens attire des investisseurs de tout bord, à tel point que la concurrence a atteint son comble, particulièrement entre entreprises chinoises et françaises.
Pékin suit avec grande attention le déroulement de la deuxième édition des rencontres algéro-française du bâtiment et du second œuvre qui se sont tenues hier et mardi à Alger, d’autant plus qu’il s’agit de vis-à-vis de taille, tels que Cosider, Batimetal, l’Entreprise nationale de la promotion immobilière (ENPI), l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL) et l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT).
Pour les Chinois, la présence de pas moins de 41 entreprises françaises spécialisées dans ce domaine à ce rendez-vous, représente en soi, une menace pour leurs intérêts dans un pays où 250 000 unités de logements (toutes formules confondues) sont en construction par la géante China State Construction Engineering Corporation (CSCEC). Jusque-là, à la seule évocation de construction de logements et infrastructures, la rapidité d’exécution des entreprises chinoises est tout de suite présente dans les esprits des Algériens. Mais pour le ministère de l’Habitat, le critère de la rapidité n’est pas le seul qui entre en ligne de compte. «Contrairement aux Français et aux Européens en général, les entreprises chinoises sont disponibles à travailler n’importe où en Algérie et proposent des prix très compétitifs».
Interrogé sur la qualité de leurs réalisations, le responsable de communication du ministère e l’Habitat, Ahmed Madani, a fait remarquer que «c’est à nous, Algériens, qu’incombe la tâche de veiller au suivi des chantiers». Dans l’ensemble, a-t-il estimé, «nous sommes satisfaits des réalisations faites par les Chinois». En tentant de mettre un certain équilibre dans les offres des uns et des autres, en fonction des besoins de l’Algérie, Madani a indiqué que les entreprises françaises souhaitent, en réalité, être présentes dans le secteur du bâtiment en Algérie à travers des partenariats dans la construction d’usines spécialisées dans le préfabriqué.
D’ailleurs, dans le communiqué de presse qui annonçait la rencontre algéro-française du bâtiment et du second œuvre, l’organisateur de l’événement, soit la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF), a précisé que les entreprises françaises présentes à cet événement activent dans la construction métallique et acier, solution de revêtement et de traitement des façades, distribution intelligente d’énergie, construction durable et efficacité énergétique, solutions et équipements pour la construction, rénovation du vieux bâti, cabinet d’architecture et d’engineering du bâtiment, traitement de l’air, climatisation-chauffage et aménagement d’espaces intérieurs et extérieurs. Des secteurs d’activité que le ministère de l’Habitat souhaiterait développer pour accélérer davantage la cadence de réalisation. Dans ce domaine, les propositions chinoises ne vont certainement pas tarder à arriver.