La Chine et la Russie entament mercredi des exercices militaires conjoints axés sur la lutte contre le terrorisme, ont annoncé les médias chinois, deux semaines après les émeutes au Xinjiang où Pékin est en butte à une insurrection larvée qu’elle attribue à des terroristes.
Les manoeuvres « Mission de paix 2009 » vont impliquer un grande variété d’avions de combat, a indiqué le Quotidien de l’Armée, spécifiant qu’elles ne visaient aucun pays tiers.
Jusqu’à 1.300 soldats de chaque pays vont participer aux manoeuvres qui seront basées dans la province chinoise de Jilin (nord-est) près de la longue frontière sino-russe, a précisé le quotidien.
Jusqu’à 22 appareils russes et 40 chinois, y compris des avions de combat, des hélicoptères d’attaque et des avions de transport de troupes participent aux manoeuvres.
« Les exercices militaires conjoints antiterroristes représentent une action majeure pour affronter le terrorisme international, le séparatisme ethnique et l’extrémisme religieux », estime le journal.
Autant de fléaux qui s’appliquent, selon Pékin, au Xinjiang, région du nord-ouest de la Chine peuplée de minorité musulmanes tels les Ouïghours, où des émeutes interethniques ont fait début juillet 197 morts.
La Chine a attribué les troubles aux séparatistes et mène une lutte antiterroriste sans merci dans cette région où elle dénonce aussi l’existence de cellules terroristes activées par des réseaux de l’étranger.
Annonçant ces manoeuvres, l’agence russe Itar-Tass avait indiqué que la première étape, celle des consultations politico-militaires, se tiendrait à Khabarovsk (Extrême-Orient russe) mercredi.
Les deuxième et troisième étapes -prise de décision pour mener une opération antiterroriste et les actions conjointes- auront lieu de jeudi à dimanche près de la ville chinoise de Baicheng, non loin de la frontière avec la Russie, selon la même source.
Les deux pays avaient mené des exercices conjoints en 2005 et 2007 sous les auspices de l’OCS, l’Organisation de coopération de Shanghai, qui réunit, outre la Chine et la Russie, quatre républiques d’Asie centrale.
Les États-Unis avaient vu avec inquiétude les premiers exercices « Mission de paix » de 2005, qui avaient impliqué 70 sous-marins et bâtiments de surface et plusieurs bombardiers stratégiques sur les côtes du Shandong (nord-est de la Chine).
Moscou est depuis la normalisation sino-soviétique de 1989 le principal fournisseur d’armements de la Chine, même si les ventes se sont tassées depuis cinq ans et alors que Pékin reste sous le coup d’un embargo occidental.
Avant même de commencer, les manoeuvres 2009 ont été endeuillées, dimanche, par l’accident d’un avion d’attaque au sol chinois FBC-1 qui s’est écrasé dans la province de Jilin et dont les deux pilotes sont probablement morts, selon la presse chinoise.
L’accident, dont les raisons sont inconnues, a donné lieu à des spéculations, notamment dans les medias de Hong Kong, sur la fiabilité de cet appareil, le « léopard volant ».