Le nouveau président du Chili, Sebastian Pinera, a évalué vendredi à 30 milliards de dollars (22 milliards d’euros) les dégâts du tremblement de terre et du tsunami du 27 février, annonçant un « énorme effort d’austérité » au service de la reconstruction.
Pour financer la reconstruction, le gouvernement va « réaffecter certaines ressources du budget national », puiser dans ses « économies à l’étranger » et solliciter « des crédits internationaux », a précisé l’entrepreneur milliardaire de 60 ans lors d’une conférence de presse.
« C’est vrai que le Chili est un pays plus pauvre qu’il y a quelques semaines avant la catastrophe », à la fois pour les pertes humaines et économiques, a ajouté M. Pinera qui avait pris ses fonctions jeudi au cours d’une cérémonie d’investiture perturbée par de nouvelles répliques très fortes.
« Plus de 500 Chiliennes et Chiliens ont perdu la vie, un nombre qui va augmenter car il y a beaucoup de morts non encore identifiés et beaucoup de disparus », a rappele le nouveau chef de l’Etat.
Le dernier bilan officiel du sésime de magnitude 8,8 et du tsunami faisait état de 497 morts formellement identifiés et de centaines de disparus.
Un demi-million de logements ont été détruits ou fortement endommagés.
« Nous n’avons pas d’estimation définitive », mais la catastrophe a eu un « impact gigantesque », a déclaré M. Pinera.
Il a évoqué « plusieurs dizaines de millards de dollars », puis « autour de 30 milliards de dollars » de dégâts au patrimoine national comprenant infrastructures, écoles, hôpitaux, appareil productif, logements.
Un Plan de reconstruction sera défini, servi par « un Fonds de reconsctruction, alimenté par plusieurs sources ».
« Nous allons d’abord faire un énorme effort d’austérité dans les dépenses publiques et réorienter les ressources des zones non prioritaires vers la reconstruction », a-t-il annoncé sans préciser les secteurs sacrifiés.
« Avec prudence, nous allons aussi utiliser les réserves accumulées pendant des années de vaches grasses », a-t-il expliqué.
Le prix du cuivre, dont le Chili est le premier producteur mondial avec un tiers de l’offre, est « heureusement resté ferme, ce qui va fournir des ressources additionnelles en vue de la reconstruction », a ajouté M. Pinera.
Interrogé sur de potentiels conflits d’intérêts, il a assuré que « le bien public » sera son seul critère de décision.
Le nouveau président a affirmé qu’il « a finalisé ou est à quelques jours de finaliser » ses promesses de campagne de se défaire des parts dans une grande clinique de Santiago, de sa chaîne de télévision Chilevision à travers une Fondation et de ses 26% d’actions dans la compagnie aérienne chilienne LAN.
Plus de 60% de ses parts dans LAN ont été cédées à des tiers et « le reste a été retardé pour des raisons indépendantes de ma volonté », tenant notamment à l’urgence après le séisme, a assuré M. Pinera.
Selon le magazine américain Forbes, Sebastian Pinera est devenu la 437e fortune mondiale avec la vente d’une partie de ses actions de LAN, avec une fortune évalué à 2,2 milliards de dollars.
AFP
