Des chiffres inquiétants: La rokia contre les maladies chroniques !

Des chiffres inquiétants: La rokia contre les maladies chroniques !

par M. Aziza

Des chiffres inquiétants: La rokia contre les maladies chroniques !

A la grande surprise de tout le monde, la rokia est aujourd’hui « recommandée » par certains pour des pathologies transitaires aiguës, pis encore, pour le traitement des maladies chroniques. C’est ce que révèle l’enquête sur les habitudes de consommation des médicaments chez les Algériens, dont les résultats ont été rendus publics par l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), initiatrice de l’étude.
Les résultats font ressortir que 59% des Algériens ont recours à la rokia, un pourcentage plus élevé au sud-est du pays, selon un sondage réalisé par le bureau d’étude IMMAR sur un échantillon de 2.603 personnes interviewées par téléphone. Le plus surprenant est le fait que 54% des personnes interrogées ont recours à la rokia pour traiter des maladies chroniques et 61% la pratiquent pour des pathologies transitoires aiguës.

Il faut savoir aussi que selon l’étude les adeptes de ce mode de traitement ne sont pas seulement des personnes illettrées ou ayant un faible niveau d’instruction. Les chiffres de l’étude révèlent que 65% des adeptes de la médecine traditionnelle ont des niveaux scolaires situés entre le primaire et le secondaire. Et ce, sans parler de la hidjama qui est souvent pratiquée dans des conditions d’hygiènes douteuses, sans aucun contrôle, avec un risque élevé d’infection. 38% de personnes interrogées y ont recours.

L’enquête fait ressortir en outre que 45% de la population déclarent recourir aux produits phytothérapiques. Ces derniers sont plus usités dans le Sud-Est avec 56%. Généralement, c’est pour traiter la grippe à 44%. L’étude démontre que 77% des répondants achètent les produits phytothérapiques chez l’herboriste et 16% chez le pharmacien et 28% des Algériens déclarent consommer des compléments alimentaires. La raison du recours à la pratique alternative « médecine traditionnelle» la plus citée est la croyance (56%), suivie de la recommandation de l’entourage (25%) et au 3ème rang du fait de « médicaments inefficaces » (18%). Grosso modo, parmi les 42% qui ont recours aux pratiques alternatives, 59% font appel à la rokia, 40% à la hidjama et 22% recourent à un herboriste. Des données qui doivent interpeller à la fois les pouvoirs publics, les spécialistes et la société civile.