Attaché à son pays d’une manière générale et à son village natal, Taourirt Aden, de manière particulière, Mebarek Yebda, le père de la star algérienne de Napoli, est venu passer quelques jours de vacances à Mekla lors de ce printemps en compagnie de sa femme, la maman de Hassen en l’occurrence.
Mebarek Yebda se déplace quatre fois par an à Mekla pour passer toujours quelques jours avec les siens. 17h30, on quitte Tizi Ouzou avec Kader et Hamid C’est Hamid et Kader, deux amis de Mebarek Yebda, qui nous ont arrangé ce rendez-vous. D’ailleurs, Hamid et Kader nous attendaient au centre-ville de Tizi Ouzou mardi dernier à 17h30. Aucune minute de retard, l’heure c’est l’heure, on quitte la ville des Genêts ensemble et on prend la route de Mekla. Mardi dernier, il y avait plusieurs bouchons sur le tronçon Tizi- Azazga, d’ailleurs, on a mis 45 minutes pour arriver à Mekla. 18h15, on est à Mekla, il reste encore quatre kilomètres de route A notre arrivée à Mekla, on croyait être arrivés au domicile des Yebda, or, la famille Yebda habite le village Taourirt Aden et non pas le centre de Mekla. Kader, qui est originaire du même village que les Yebda et qui a grandi avec Mebarek à Taourirt, nous rassure : «Il ne reste que quatre kilomètres pour arriver, une question d’un quart d’heure.» 18h30, un grand calme régnait au village Taourirt Aden Finalement, Kader avait raison. On a mis un quart d’heure pour arriver au village Taourirt Aden, un inoubliable quart d’heure qui nous a permis d’admirer la beauté de la Kabylie. A notre arrivée à Taourirt Aden, on a fait un grand tour au village. C’est un village calme, les habitants de ce village mènent une vie tranquille et calme, chacun s’occupe de ses affaires, on a vite compris alors pourquoi les parents d’Yebda viennent souvent passer quelques jours de vacances dans leur village natal. RDV au café de «Da Mohand» Après le grand tour qu’on a fait au village, on est allés siroter un café chez «Da Mohand», un café que gère le jeune Rachid. D’ailleurs, on a trouvé ce jeune dans le comptoir en train de feuilleter un journal… Compétition. On ne s’est pas présenté Kader, Hamid et moi. Quelques minutes seulement après notre arrivée, Mebarek Yebda arriva en compagnie de Moh Rougi, un ami de la famille Yebda. L’appareil photo sortait de la poche, première pose, tout le monde comprendra alors l’objet de notre présence dans ce village. «Da Mebarek, le père de Hassen», un homme modeste aimé par tout le monde «Da Mebarek», comme tout le monde l’appelle au village, a demandé une tisane. Il a jeté un coup d’œil sur les premières feuilles du journal. «Aucun article sur Hassen dans l’édition d’aujourd’hui», première déclaration du papa Yebda. Tous les présents saluaient Mebarek. Ce dernier est très estimé par les siens. Il est très modeste, il sourit à tout le monde. «Il n’a pas oublié les gars de son village, on dirait qu’il nous a pas quittés. D’ailleurs, il est tout le temps avec nous», nous dira Moh Rougi. Il préfère marcher sans portable Après avoir terminé sa tisane, Mebarek Yebda nous invita à l’accompagner chez lui. On est montés donc dans le véhicule. La maison se trouve en bas du village. Le père de Hassen Yebda préfère marcher sans téléphone portable. «J’avoue que le téléphone portable est un moyen de communication très utile. Mais je n’ai pas de portable, je suis à la retraite, mon emploi du temps est clair et mes amis sont toujours avec moi, voilà pourquoi je n’ai pas de portable», nous expliquait Da Mebarek. 19h, on est devant le domicile de Yebda On a mis dix minutes pour arriver à la maison des Yebda. Une nouvelle maison où les travaux de finition se poursuivent toujours dans les derniers étages. Il était 19h, le froid des hauteurs de la Kabylie piquait les oreilles. Tous ses oncles habitaient au même endroit Avant de frapper à la porte, Da Mebarek montra les maisons de ses frères et ses oncles à Moh Rougi. «C’est la maison d’Achour… Celle-là c’est la maison de Ferhat…», disait papa Yebda, on a vite compris que toute cette grande cour est le bien de la famille Yebda. «Na Zedjiga, la mère de Hassen» n’était pas à la maison Après avoir frappé plusieurs fois à la porte, aucune personne n’est venue ouvrir. «Elle n’est pas là», nous dira Da Mebarek, allusion faite à sa femme. «Je vais aller la chercher», enchaîna-t-il. Da Mebarek est allé chercher sa femme chez une cousine Cinq minutes après, Da Mebarek revenait en compagnie de sa femme, la maman de Hassen Yebda. Cette dernière était très contente de notre présence, elle ouvrait rapidement la porte de sa maison : «Merahba yissewen», nous dira-t-elle en ouvrant la porte. 19h12, maman Yebda arrive, on est à l’intérieur de la maison A l’intérieur de la maison, on a préféré avec Kader et Hamid, qui sont habitués, de rester avec Mebarek et de prendre une table dans la grande cuisine de la maison, le coin où Da Mebarek préfère rester. La maman de Hassen, de son côté, est allée nous ramener des boisons gazeuses et de l’eau. Maman Yebda, la prière à l’heure ! Une fois les boissons déposées sur la table, maman Yebda s’excusa : «Excusez-moi, je vais aller faire la prière et je vais revenir par la suite.» Da Mebarek nous dira par la suite : «Elle ne badine jamais avec les horaires de la prière, ici ou en France, c’est la même chose.» Les photos de Hassen même dans la cuisine Avant le retour de la mère du joueur de Napoli, on a fait un petit tour dans la grande cuisine de la maison, deux photos de Hassen en ornaient les murs. Une photo avec le maillot de l’EN et l’autre avec le maillot de Napoli. «Hassen est la fierté de notre région», nous dira Moh Rougi, avant que le père du joueur n’enchaîne : «Enfant, je l’ai ramené plusieurs fois ici.» «Da Mebarek» a grandi à Mekla, il a travaillé pendant 10 ans à Alger et il est parti à 29 ans en France La mère de Hassen est revenue, le père du joueur commençait alors à raconter son enfance. «J’ai vu le jour dans ce village, on a grandi ici, je n’oublierai jamais mon enfance et les bons moments qu’on a vécus ici», nous dira-t-il d’emblée, avant d’enchaîner : «Par la suite, on s’est déplacés ma femme, mes enfants aînés, Karim et deux filles, et moi à Alger où j’ai travaillé pendant dix ans à la SNED. D’ailleurs, on habitait à El-Harrach. Par la suite, j’ai quitté le pays en 1975. J’avais 29 ans, lorsque je me suis installé en France.» De son côté, Na Zedjiga, la maman de Hassen, parlera de ses enfants. «J’ai quatre filles et trois garçons, Karim est l’aîné et Hassen est le cadet.» D’ailleurs, Na Zedjiga aime beaucoup son cadet et elle ne parle que de lui. Il parle beaucoup en kabyle et rarement en français Au fil des minutes, la discussion avec Kader, Hamid, Moh Rougi et Da Mebarek ne concernait plus que Hassen. Le père de ce dernier et sa femme ne parlent qu’en kabyle entre eux, mieux encore, Da Mebarek n’utilise la langue de Molière qu’en cas de nécessité. Da Mebarek, qui est resté attaché à son pays et son village natal, est resté aussi attaché à son kabyle. Même «Na Zedjiga» a grandi à Mekla Comme Da Mebarek, Na Zedjiga, elle aussi, a grandi à Mekla, au village Ath Aïch. Elle aussi n’a rien perdu de son kabyle, des traditions et coutumes berbères malgré les longues années qu’elle a passées en France, la preuve, on l’a trouvée habillée avec des robes kabyles. Hassen est donc 100% kabyle, 100% algérien. Un bon dîner de chez nous La mère de la star algérienne de Napoli s’est levée pour préparer le dîner, Hamid, Kader et Moh Rougi refusèrent l’offre de Na Zedjiga, cette dernière jura alors : «Wellah que ne vous sortirez jamais de ma maison sans prendre le dîner, on va manger tous ensemble. D’ailleurs, j’ai préparé ce dîner cet après-midi.» Le dîner servi, un bon plat de chez nous, sauce rouge, comme tous les plats kabyles, tout le monde a apprécié les plats de maman Yebda. «Cordon bleu», balançait notre ami Kader. Le coup de fil de Hassen, la cerise sur le gâteau Au milieu du dîner, le portable de Na Zedjiga sonna, l’afficheur affichait un long chiffre, c’est de l’étranger qu’on appellait, c’est certainement l’un de ses enfants qui a appelé. «Ah Hassen, comment vas-tu mon fils.» On a vite compris alors que c’était le milieu de terrain algérien du Napoli qui a appelé sa mère. Cette dernière l’a informé de notre présence et il était très content, d’ailleurs, c’était le meilleur moment de cette soirée. Le 14 mai, toute la famille Yebda à Naples pour fêter l’anniversaire de Hassen Une fois la maman a terminé sa discussion avec son fils, on a continué notre discussion, et cette fois-ci, Na Zedjiga nous informa : «Le 14 mai prochain, mon mari, tous mes autres enfants et moi, on ira à Naples pour fêter avec Hassen son 27e anniversaire.» Pour un petit rappel, Hassen Yebda est né le 14 mai 1984 à Saint-Maurice à Créteil. 22h30, on quitte la maison des Yebda Da Mebarek commençait à se fatiguer, c’est la même chose pour Kader et Hamid d’ailleurs. A 22h30, on ne pouvait pas continuer la discussion avec les parents de Yebda, surtout que ces derniers devaient quitter le pays aujourd’hui pour rentrer en France, car ils avaient des affaires à préparer hier mercredi. Ainsi, on a passé presque quatre heures avec Da Mebarek et Na Zedjiga, les parents de Hassen Yebda, le joueur algérien de Napoli. A. H. Hassen Yebda : «Un grand bonjour pour les gars de ma région et tous les Algéri «Vous passez un grand bonjour à vos invités. N’oubliez pas aussi les gars du village et à travers la presse, je passe aussi un grand bonjour à tout le peuple algérien et à très bientôt. Je suis très content pour vous, toi et papa», disait Hassen Yebda à sa mère lors de la courte discussion