Le Dr Mokrani expliquant au Pr Zakia Arbouche l’utilité du rétinographe
«Ce serait un étrange abus de considérer que le don de soi est nécessairement mauvais, alors qu’il peut atteindre à la plus haute noblesse.» Etienne Souriau
Poursuivant ses nobles actions, au cours de week-ends altruistes, l’équipe du docteur Mohamed Mokrani, au nom du «Lion’s» Alger-Icosium, s’est déplacée cette fois-ci au «Col des genêts», à Tizi-Wezzu, accompagnée de nombreux amateurs, recrutés dans le monde des bénévoles, et qui se plaisent dans la philanthropie et le don de soi. Elle était chargée de conviction et de beaucoup de croyance en ce travail qu’elle conjugue au présent dans cette Algérie du réel. Elle avait dans sa musette ce «Aouin», (des provisions en dialecte algérien) qu’on prend généralement avec soi quand on fait la route et quand on rend visite aux parents ou aux amis, selon la bonne et sympathique tradition de chez nous.
«Larbaâ Ath Dwala», première étape de la virée kabyle
Le «Aouin» de l’équipe Mokrani, cette fois-ci – et comme toujours, allez-vous nous dire – n’est pas une promesse pieuse qui se dit bruyamment, comme la balancent certaines gens en quête de popularité, mais une charge abondante et riche de «choses» essentielles pour ceux qui en ont le plus besoin. C’est dire que l’équipe travaille consciencieusement pour être toujours plus près de ces nécessiteux à qui elle veut être utile par ces petits «plus», dont elle pense atténuer partiellement leurs besoins, hélas, toujours grandissants.
Au cours de ce mois de décembre, et bien avant cette dernière cérémonie du jeudi 19, l’équipe se trouvait dans la commune d’Aït-Mahmoud, dans la daïra de Béni-Douala où les écoliers pauvres des trois écoles ont bénéficié de dons – nécessaires, il faut le signaler encore une fois – dont le coût est équivalent à la somme de 470.000,00 DA. Ces enfants ont reçu des habits chauds pour qu’ils puissent supporter le froid de l’hiver, toujours rigoureux en ces régions de montagne.
Les docteurs Mokrani Mohamed et Dahmani Fayçal, ainsi que leurs épouses, le président d’APC, M.Allem accompagné de ses élus, de même que l’autre Mokrani, l’incontournable Rabah, médecin de Béni-Douala et initiateur de cette action en tant qu’ancien membre fondateur du «Lion’s Club» de Tizi Ouzou, étaient là, dans cette commune de «Larbaâ», que se partagent les Ath Douala, les Ath Mahmoud et les Ath Aïssi.
Ils n’ont pas oublié cette commune qui, de tout temps, a démontré son attachement aux vertus de l’Algérie profonde et refusé sa soumission à tous les envahisseurs, notamment au colonialisme français. Ainsi, le maréchal Randon qui est passé par là, ne l’a-t-il pas appris à ses dépens, en ce mois d’octobre de l’année 1856, quand il a enregistré d’énormes pertes, malgré les «dix bataillons» engagés dans la bataille et commandés par l’élite de son armée, les généraux Liniers et Deligny, sous la direction du général Renault?
Ne serait-ce que pour cette ancestralité dans le combat, dans le nationalisme et l’amour du pays, de même que pour ce grand espoir qu’ont les habitants de ce petit coin de paradis de vivre des jours meilleurs, après les quelques «secousses» de ces dernières années, l’équipe des Mokrani, qui est mûe par cette passion de vouloir toujours bien faire, a tenu à honorer «Larbaâ Ath Dwala», par une cérémonie, somme toute modeste, mais combien significative, compte tenu de son ampleur dans l’ambiance de la solidarité agissante de notre peuple.
En tout cas, ce geste qu’on voudrait voir se généraliser à travers nos différentes régions du pays, par d’autres organisations de bienfaisance, ne peut passer inaperçu dans une région qui a vu naître de grands personnages d’Histoire et de Culture, les Amar Imache, cet homme politique qui a laissé des écrits d’une grande facture dont: «Le vrai visage de l’impérialisme», «Le droit des peuples» ou encore «Une monstrueuse iniquité», l’écrivain Mouloud Feraoun avec ses nombreux romans et essais, dont le chefs-d’oeuvre le «fils du pauvre», et le grand chanteur et poète Matoub Lounès, qui est originaire de la même commune, précisément de la tribu de «Thawrirt Moussa». Allons-nous oublier dans cette liste de personnalités, qui d’ailleurs n’est pas exhaustive, un sportif, un grand, la coqueluche de la JSK et de l’Equipe nationale de football, Miloud Iboud, qui a fait les beaux jours de l’équipe kabyle, en lui offrant plusieurs fois le championnat d’Algérie de même que le championnat d’Afrique? Ce serait commettre un impair gravissime que la jeunesse ne nous pardonnerait jamais!
Le «Aouin» de Tizi Ouzou
Revenons au siège de la wilaya, pour comprendre l’étendue de cette action d’aide, d’assistance, de soutien, de contribution désintéressée ou de bienfaisance – appelons-la comme on veut -, dirigée par les membres du «Lion’s Club Alger-Icosium», ces membres qui offrent un «rétinographe non mydriatique» au service de diabétologie du Pr Zakia Arbouche de Tizi Ouzou. Eh bien, c’est cela l’«Aouin» qu’a choisi l’équipe du Dr Mokrani, et pas des moindres, pour se déplacer chez les malades de «l’Hôpital sanatorium de Sidi Belloua». Et ne soyez pas encore étonnés, lorsqu’on vous dira que le don, c’est-à-dire ce que représente ce petit joujou, est d’une valeur de 2 millions de dinars (2.000.000,00 DA).
Il a été remis solennellement, par le Dr Mohamed Mokrani, en présence d’une assistance élevée, dans laquelle se trouvaient les professeurs Belkacemi, chef de service d’ophtalmologie du même hôpital, les docteurs Amari Smaïl, jeune chirurgien à qui l’avenir appartient, et Belmadani, ophtalmologue privé qui tenait à y être pour prouver que la santé est l’affaire de tous. Il y avait également la présence des pasts et du gouverneur élu pour l’année 2014 du lionisme, Saïd Khitmane, accompagné de son président de région Ismet Bouchnak, des représentants des autorités locales, de la directrice de l’hôpital et enfin, l’ami de l’organisation, Kamel Bouchama, l’ancien ministre et ambassadeur qui était là, lui aussi, avec une bonne quantité de ses livres qu’il a dû dédicacer à l’assistance.
Madame la professeure Zakia Arbouche a eu l’insigne honneur d’être la première à manipuler cet appareil puisqu’il appartient désormais à son service. Elle s’est prêtée, ensuite, à un examen ophtalmologique, devant un parterre de jeunes assistantes du service d’endocrinologie-diabétologie, et d’un panel de responsables et d’invités venus assister à cette cérémonie de remise solennelle, au cours de laquelle, le Dr Mohamed Mokrani a présenté, avec grandiloquence et forte persuasion et certitude, l’utilité d’un appareil aussi sophistiqué que ce rétinographe.
Mais, c’est quoi au juste cette nouvelle acquisition pour l’ancien hôpital de Tizi Ouzou? Il faudrait dire quelque chose, pour que le lecteur – profane comme nous tous, d’ailleurs – puisse savoir à quoi peut servir cet appareil qui a fait l’objet de déplacement d’une équipe technique de haut niveau, de responsables politiques et administratifs et, selon l’exigence de la communication, de journalistes de la presse nationale. Cependant, et avant cela, disons que si cet ancien sanatorium de «Redjaouna», un chef-d’oeuvre d’architecture, situé sur les chemins qui montent aux hauteurs du mont Sidi Belloua, a connu une animation inhabituelle en ce jeudi 19 décembre 2013; était-il besoin de plonger dans ce jeu de l’esbroufe, s’il n’y avait rien à montrer et à prouver, comme dans certaines manifestations qui se caractérisent par un trop plein de démagogie? Avaient-ils hâte (les organisateurs) de pénétrer dans ce jeu qui les donnait, d’avance, perdants? Non! Les Mokrani, Mohamed l’ophtalmologue et sa soeur Malika, l’endocrino-diabétologue, de même que le Dr Djamel Zatout, cet homme de l’ombre qui est constamment du voyage, ainsi que sa fille Massika, et d’autres spécialistes, ne peuvent prendre cette gageure quand ils n’ont pas toutes les données de l’action et cette certitude de réussir. Il s’agit là de missions bénévoles, désintéressées, caritatives…, comment donc ne pas prendre toutes les précautions et aller vers les plus importantes surtout, les plus rentables et les plus profitables aux nécessiteux?
Avec une équipe de gagneurs
C’est ainsi que l’équipe s’est lancée dans ce genre de défi. Elle a osé et elle a gagné. Tant mieux pour ces «faiseurs de bien» qui n’attendent pas d’être glorifiés et encore moins d’être remerciés car, leur seule satisfaction, c’est d’avoir accompli convenablement leur devoir citoyen. Alors, se demandent d’aucuns, en pensant à cette équipe de battants: que va-t-elle encore nous proposer de concret dans ses prochaines sorties? Et au Dr Mokrani, avec un petit sourire au coin des lèvres, de répondre: laissez-nous d’abord vous expliquer ce que c’est le rétinographe, comme pour insister sur cet objet indispensable dans nos centres hospitaliers et qui n’existe pas partout… hélas!
En effet, le rétinographe, selon sa définition par les spécialistes, est l’appellation française de la «Fundus camera» des Anglo-Saxons. Cet appareil sert à photographier le fond d’oeil, soit tout ce qui est visible en arrière de l’iris et du cristallin. On peut y observer la rétine, la papille optique, la macula, l’ensemble portant le nom de pôle postérieur.
Le rétinographe est utilisé pour surveiller d’éventuelles modifications du fond d’oeil, pour transmettre des images à un ophtalmologiste distant ou réaliser des assemblages couvrant une grande surface de la rétine.
Il permet, entre autres, d’évaluer et de surveiller les symptômes de décollement de la rétine, de rétinopathies diabétiques, d’affections vasculaires ou inflammatoires et diverses maladies oculaires telles que le glaucome. Avant de quitter le programme de cette journée à Tizi Ouzou, rappelons qu’il y avait également dans la musette du «Club Alger-Icosium», un lot de 300 paires de lunettes, qui a été remis au service d’endocrinologie-diabétologie pour qu’il soit distribué gratuitement aux diabétiques, dans le besoin, qui se présenteraient à l’hôpital. Les enfants malades dans le même service n’ont pas été oubliés pour autant; ils ont bénéficié d’un autre lot de 4000 couches pour leur confort au quotidien.
C’est ainsi que va la tradition dans cette équipe de militants qui vaque pour une cause dont les dimensions se conjuguent au rythme de la noblesse et de l’affabilité. Ce sont ces valeurs qui la font mouvoir dans l’espace et le temps, mais toujours dans le sens de la pérennité. Alors, 2014, cette année qui sera là, d’ici peu, verra en elle des actions aussi concrètes les unes que les autres…, des actions qui vont à une expérience à multiples prolongements et qui se feront par des réalisations concrètes qui génèreront, sans aucun doute, une chaîne de solidarité agissante et d’obligations permanentes au profit de ceux que la nécessité a réduit au stade de l’indigence…
D’ici là, notre espoir est grand en cette équipe de gagneurs qui n’a pas oublié de remercier publiquement, au cours de ces principales cérémonies, quelques sponsors inconditionnels, dont l’opérateur de Nedjma-Ooredoo, le P-DG Joseph Ged ainsi que le Directeur général de la Banque Natixis, pour leur aide et leur soutien.