Le couffin en… grève
A Constantine, les retraités n’ont plus pour seul et dernier recours que la rue dans l’espoir d’être entendus par le ministère du Commerce.
La Fédération nationale des retraités a, dans une conférence de presse animée hier au Centre culturel Abdelhak Benhamouda de Constantine, appelé à reconsidérer les prix des produits alimentaires de large consommation. dans le cas contraire, les retraités menacent de recourir à la rue pour une marche de protestation contre la cherté de la vie et la folie des spéculateurs.
Tout en affirmant que la Centrale syndicale a répondu favorablement à la revendication des augmentations des pensions de retraite de 9%, Abdeslam Rabrab, qui a présidé cette conférence, souligne qu’il est du devoir du ministère d’engager des contrôles réguliers contre les commerçants spéculateurs. Ces derniers, comme à chaque approche du Ramadhan, ne manquent jamais d’afficher des prix qui donnent le tournis. Cela, sans se soucier des conséquences subies par le citoyen.
Les mêmes témoignages sont formulés par les ménages. Certains ont sacrifié leurs vacances pour pouvoir assumer les dépenses du mois. D’autres confient qu’il va falloir se contenter d’un seul repas, tout en s’interrogeant sur l’intérêt des augmentations des salaires et des retraites? Beaucoup aussi sont ceux qui estiment que l’Etat ne fournit pas assez d’effort pour contrôler le système commercial laissant des failles au profit des spéculateurs.
A l’entrée du marché des fruits et légumes situé à Saint-Jean, un père de famille sort avec son couffin vide. «Je n’ai rien pu acheter car les prix provoquent le vertige» a-t-il déclaré. Même cas pour ce retraité qui lui sort uniquement avec un kilo de pomme de terre. «Il va falloir secouer les consciences, dans peu de temps on ne pourra plus manger, l’Etat doit s’investir beaucoup plus», confie-t-il. La spéculation dans le commerce des fruits et légumes avait déjà pris des ailes le mois de juin dernier au grand dam du consommateur impuissant devant la nouvelle hausse des prix.
100 DA la tomate, 70 DA la pomme de terre et 200 DA la pomme et 800 DA la cerise. Des prix désespérants, pour les ménages au revenu maigre, et l’on prévoit même une autre flambée des prix de 20% au courant de la première dizaine de ce mois. C’est ce problème qui a été mis en exergue lors de la conférence de presse dont les animateurs comptent réellement se faire entendre pour stopper cette hémorragie.