L’image du tourisme domestique pâtit d’une image peu reluisante. Les Algériens qui, pour des raisons financières n’ont pas les faveurs de passer leurs vacances à l’étranger, n’ont d’autre choix que d’aller prendre l’air frais à la montagne et effectuer des visites familiales.
Ni les hôtels de gamme moyenne encore moins les auberges bon marché ne sont disponibles. L’autre handicap réside dans la cherté des billets d’avion, même si la compagnie nationale Air Algérie a réduit de 50 % les tarifs pour les destinations du Sud.
Du reste, les vacanciers n’ont que l’option des plages en saison estivale avec cependant un rush qui témoigne d’un goût prononcé pour la villégiature balnéaire plutôt que d’autres genres touristiques. Pourtant selon les dernières déclarations de la ministre du Tourisme il y a une promesse de faire changer la situation au profit du tourisme local.
A l’en croire, le tourisme interne devient une priorité avec des résultats chiffrés. Près de 4 millions de curistes pour cette année. L’année dernière, les résultats de l’Onat affichaient plus de 2 millions de touristes dont 980.000 étrangers à avoir visité le pays. D’autres indices, révélés dernièrement, font état « d’une relance effective du tourisme interne ».
Plus de 200 milliards DA ont été injectés par les opérateurs privés en matière d’investissement touristique alors que nos capacités d’accueil ne dépassent pas actuellement les 90.000 lits. Il faudrait donc attendre les 50.000 lits supplémentaires en phase de réalisation. Les professionnels, de leur côté, parlent toujours de « procédure lentes » pour l’investissement avec, toutefois, une présence massive d’agences de voyages qui s’adonnent à coeur joie aux offres alléchantes du Hadj et de la Omra.
« Le tourisme réceptif a été pourtant fermement consigné dans le nouveau cahier de charges pour les agences de tourisme ». L’Etat va jusqu’à octroyer des avantages fiscaux pour ceux qui réussissent à ramener des étrangers en Algérie ou ceux qui vont conduire les vacanciers algériens dans des sites historiques et cultuels réputés. Si l’Algérie se targue d’avoir 60 hôtels parmi la gamme de luxe, il existe très peu d’hôtels classés dans la gamme moyenne (2 et 3 étoiles).
Souvent, les vacanciers estivants sont confrontés aux tarifs dissuasifs avec 10.000 DA et plus la nuitée. Ils se rabattent ainsi vers la location de résidence familiale pour ceux qui optent vers des villes balnéaires à l’aspect pittoresque (Jijel, Annaba, Oran, Mostaganem…). Ce qui a d’ailleurs poussé le DG de l’Onat à affirmer que 270 résidences, situées sur le littoral algérien pour une capacité de réception de 3.000 clients, sont disponibles.
C’est peu par rapport à la demande qui explose durant la saison estivale avec des dizaines de milliers qui affluent vers la côte. C’est dire que le tourisme de loisirs et de détente reste un genre peu développé par rapport aux chiffres effarants du tourisme de masse en Tunisie et de l’Egypte. L’Algérie, qui dispose en revanche d’atouts touristiques (reliefs montagneux, Sahara, côtes balnéaires, abondance de sources thermales…), a toutes les chances de réussir à engranger des recettes et de parfaire son image.
Fayçal Abdelghani