Cherté des billets d’avion: Air Algérie va rencontrer les représentants des Algériens de France

Cherté des billets d’avion: Air Algérie va rencontrer les représentants des Algériens de France
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Des dizaines d’usagers ont tenu un rassemblement devant l’agence de la compagnie à Lille.

Des dizaines d’usagers ont observé samedi dernier dans la matinée un sit-in devant le local de l’agence d’Air Algérie, à Lille, dans le nord de la France. Ce rassemblement a été tenu, à l’appel du Collectif contre la cherté des transports vers l’Algérie (CCTA). Le président de cette association, Salah Hadjab, n’exclut pas l’organisation d’autres actions en perspective de la saison estivale, afin de pousser la compagnie aérienne nationale, la direction de l’aviation civile et le ministre des Transports, à revoir la grille tarifaire des titres de voyage entre l’Hexagone et l’Algérie. Pour le CCTA, la solution définitive à ce problème, qui pénalise de nombreux émigrés, réside dans la réouverture du ciel algérien au privé et dans l’instauration d’une véritable concurrence entre les compagnies qui desservent actuellement cette ligne. “Air Algérie, qui ne publie pas ses bilans financiers depuis un bon moment, tente de préserver ses équilibres sur le dos des émigrés en les obligeant à payer une fortune pour se rendre au pays”, s’insurge M. Hadjab, refusant que les Algériens de France continuent “de servir de vache à lait” au transporteur aérien public.

Outre les tarifs, il se plaint de la mauvaise qualité des prestations en observant que la compagnie Air Algérie est incapable de répondre à la forte demande estivale et ajuste la demande en augmentant fortement ses tarifs. “La pénurie de places offertes et l’overbooking empêchent régulièrement de très nombreuses familles à obtenir un retour pour la rentrée des classes, ce qui a pour effet que de nombreux élèves ratent la rentrée des classes”, a précisé le militant associatif.

Ce dernier a adressé de nombreuses missives au P-DG d’Air Algérie, Mohamed Abdou Bouderbala, ainsi qu’au ministre des Transports, Boudjema Talaï, afin de contester les tarifs “inacceptables et injustifiés” des billets et leur demander de réagir à cette situation. Son insistance semble finalement avoir payé car la direction de l’entreprise aérienne nationale a accepté d’ouvrir des discussions. “Air Algérie nous propose de nous rencontrer. Ce sera probablement pendant le mois de mai. Une délégation se rendra à Alger. Elle sera composée de représentants du CCTA et d’autres associations de la diaspora”, affirme Salah Hadjab. “Nous ne demandons pas une faveur, mais juste la possibilité de bénéficier de tarifs concurrentiels. Ce qui n’est pas le cas actuellement”, poursuit-il. Selon lui, Air Algérie et la compagnie de droit français, Aigle Azur sont les principaux bénéficiaires d’un monopole illicite. “Chacune prend sa part du gâteau en se partageant les dessertes et en alignant leurs prix”, déplore-t-il. Dans le cas d’Aigle Azur, il ne comprend pas que cette compagnie qui offre une gamme de prix très attractifs pour ses clients, sur d’autres destinations, surenchérisse sur les lignes en direction de l’Algérie. Il cite, à titre d’exemple, le prix du billet Paris-Lisbonne (Portugal) facturé à 196 euros par cette compagnie contre celui du billet Paris-Alger, qui coûte presque le double.

LG Algérie

Évoquant des pratiques tarifaires illégales, le porte-parole du CCTA a décidé d’introduire une action en justice contre Aigle Azur. “Nous sommes en train de finaliser le contenu de la plainte”, fait-il savoir.

Il révèle, par ailleurs, que cette affaire a alerté l’Association française des consommateurs, Que choisir, qui a décidé de lui consacrer un article de presse. Dans le transport maritime, Saïd Hadjab dénonce comme pour Air Algérie et ses faux concurrents, l’omnipotence de l’Entreprise nationale de transport maritime des voyageurs (ENTV) qui, à son tour, pratique des prix excessifs en l’absence d’une qualité de service satisfaisante. Pour plus de clarté et de rigueur, il demande au ministre de tutelle de rendre publics les textes d’application de la loi sur les droits des usagers, qu’il s’est engagé à élaborer depuis un an. Ce règlement devait entrer en vigueur à la suite d’un énième incident intervenu l’été dernier. Des dizaines de voyageurs qui avaient choisi d’être transportés par Trans-Atlantic, une petite compagnie charter qui avait affrété des avions de Tassili Airlines, filiale de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, avaient été abandonnés dans la aéroports d’Alger et de Paris, à la suite de l’annulation de leurs vols. Des demandes d’indemnisation ont été faites, mais sont restées sans suite.