Contrairement à son habitude de technicien qui communique peu, cette fois, plutôt serein et sûr de lui, M. Cherouati n’a pas hésité à aborder toutes les questions liées à la vie et au fonctionnement de Sonatrach.
Le P-DG de Sonatrach dérange. Il dérange des intérêts des personnes, soupçonne-t-il. Surtout qu’il fait l’objet d’une rumeur insistante qui l’a donné partant de la compagnie nationale des hydrocarbures.
Rencontré en marge de la 9e Conférence du renouvellement du syndicat de Sonatrach, qui s’est tenue hier à Zéralda, M. Cherouati a enfin parlé, répondant à ses détracteurs, aux auteurs de cette campagne qu’il avoue ne pas connaître. Ce qui est sûr, pour lui, est que ce qui se fait à Sonatrach et ce qu’elle fait “dérangent des intérêts”. “Il n’y a rien. Ce n’est que de la rumeur”, dit-il au sujet de l’information sur son départ de la tête de la compagnie qui a circulé cette semaine. Cette rumeur est cyclique, semestrielle, a rappelé le successeur de Mohamed Méziane qui a précisé que son absence a été pour les fêtes de l’Aïd. “Comme tout le monde.”
Contrairement à son habitude de technicien qui communique peu, cette fois, plutôt serein et sûr de lui, M. Cherouati n’a pas hésité à aborder toutes les questions liées à la vie et au fonctionnement de Sonatrach, à commencer par ces rumeurs le concernant. “Ces rumeurs ne sont pas innocentes”, a-t-il tranché. Il en veut pour preuve le fait que ses prédécesseurs n’ont jamais fait l’objet d’une telle campagne. “Ce que fait Sonatrach peut déranger certaines habitudes, certaines pratiques”, a-t-il ajouté.
Évidemment, depuis son installation à la tête de Sonatrach, M. Cherouati tente de “remettre” l’entreprise sur la voie d’un fonctionnement normal. “Sonatrach que je connais. Une société de travailleurs, pas une société de rentiers”, a-t-il précisé. En décodé, Sonatrach a connu des changements, un désordre de telle sorte que des employés ne travaillaient pas. La nouvelle équipe dirigeante s’attache à “la mise en ordre, à changer le quotidien”. Et tout ce qu’elle fait ne semble pas plaire à certains. “Je ne sais pas du tout qui”, dit-il en soulignant, cependant, avec certitude, qu’il y a derrière “des intérêts”. “Il s’agit d’une question d’intérêt. Il n’y a pas autre chose”, a-t-il affirmé. Il a, par ailleurs, répondu aux critiques et accusations concernant sa gestion. Il est accusé, par le biais de la presse, de “faire le gendarme à Sonatrach”. Ceux qui le voient ainsi sont pour lui “ces rentiers”.
Idem pour le concours de l’IAP qui a été contesté — vraisemblablement par les mêmes cercles qui veulent maintenir et garder leurs privilèges — dont le P-DG de Sonatrach détaillera le déroulement transparent et les objectifs. “Le concours s’est déroulé dans la transparence et il n’y a eu aucun passe-droit”, dit-il, précisant que le test était ouvert à ceux qui ont eu un minima de 11 de moyenne durant les quatre ans, en plus du test psychotechnique.
“Le plus important est cette formation de haut niveau : nous choisissons les meilleurs”, dit-il encore, reconnaissant, encore une fois, que cela “dérange des intérêts”.
Autrement dit, la nouvelle politique imprimée à Sonatrach ne plaît pas, dérange, coupe l’herbe sous les pieds de ceux qui en ont fait, depuis des années, une sorte de “caisse noire” d’où ils se servent sans jamais suer. Une habitude qui est intimement liée au scandale de la compagnie. Scandale qui a sérieusement écorné son image. Mais l’entreprise se relève. “Cette image, c’est du passé”, dit-il. Et malgré les réticences des compagnies étrangères, la compagnie nationale poursuit son programme de prospection et de forage. Son P-DG, optimiste, énumérera les dernières découvertes faites ; un volume intéressant pour Sonatrach qui entame son “redressement”. L’essentiel est de faire des découvertes et de les exploiter, “les monétiser”, selon son terme.
À l’international, il a déclaré que la compagnie reprendra en Libye dès que la situation sécuritaire s’améliorera et que la prospection au nord du Mali débutera l’année prochaine. Des compagnies étrangères sont également intéressées par le potentiel algérien de gaz non conventionnel.
Mais la priorité va à l’interne. “Nous avons suffisamment à faire en Algérie”, a-t-il dit. Comprendre évidemment la remise sur les rails de la compagnie désarticulée par une gestion chaotique et éclaboussée par les scandales. Mais “cela est fini”, a tranché M. Cherouati. D’ailleurs, Sonatrach prévoit un chiffre d’affaires de 71 à 72 milliards à la clôture de l’exercice 2011.
En définitive, M. Cherouati plus connu pour ses compétences techniques, certainement affecté par les attaques, n’a pas hésité à se mettre à la communication, qui n’est pas son fort, pour répliquer avec preuves et arguments, à ses détracteurs qui se recrutent parmi “les rentiers” de Sonatrach même s’il avoue ne pas les connaître.
Djilali B.