«Il n’y a rien de vrai dans tout ce qui se dit sur mon départ»
Le chiffre d’affaires du géant national des hydrocarbures est actuellement de 59,4 milliards de dollars et atteindra d’ici la fin de l’année 72 milliards de dollars, estime-t-il.
«Pour qui sifflent ces serpents sur vos têtes». C’est par cet extrait de la pièce Andromaque du célèbre dramaturge français Jean Racine que Noreddine Cherouati qualifie de pure rumeur son départ annoncé à la tête de Sonatrach. Le P-DG de ce géant national des hydrocarbures réagit et met fin aux spéculations le donnant partant. «Il n’y a rien de vrai dans tout ce qui se dit sur mon départ», a-t-il confirmé lors d’une déclaration à la presse en marge de la rencontre du renouvellement du syndicat de Sonatrach tenue hier à la mutuelle de Zéralda. M. Cherouati s’est dit ni surpris ni étonné par cette rumeur qui apparaît tous les six mois. Il affirme avoir vécu ce même scénario l’été passé. Pour lui, cette machination a été déclenchée il y a trois semaines. «Je suis parti pour passer la fête de l’Aïd comme tout le monde, alors que les gens annoncent que je suis parti sans retour», a-t-il affirmé. Le patron de la Sonatrach se dit conscient que la rumeur est loin d’être innocente. S’agissant de savoir si certaines parties veulent sa tête. «Certainement que oui», a-t-il affirmé, sans pointer du doigt aucune personne.
Et d’insister: «Je dérange des personnes et des intérêts». Ne mâchant pas ses mots, il affirme que sa rigueur dans la gestion de l’entreprise n’arrange pas les intérêts des uns et des autres. «Un plan de redressement d’une entreprise, c’est de gérer le quotidien et faire de la mise en ordre. Quand on fait de la mise en ordre, on change le quotidien, et cela dérange. Quand on impose le respect des règles de transactions commerciales et les procédures d’octroi des marchés, cela ne les arrange pas. Ils ont l’habitude de travailler selon d’autres modes», a-t-il révélé. Et d’annoncer la fin de l’époque où les gens venaient encaisser leurs salaires et repartir. «Cette pratique n’est pas une culture Sonatrach que moi j’ai connue. Moi, je connais une société de travailleurs et de producteurs et non pas une société de rentiers», a-t-il indiqué. L’occasion s’est offerte à la presse pour aborder d’autres questions liées à la société nationale. Il exclut l’augmentation de salaires du personnel pour l’instant.
C’est ce qu’il a affirmé aux travailleurs lors de l’assemblée du renouvellement du syndicat. «Je ne suis pas là pour vous accorder des augmentations des salaires ni pour négocier sur ce sujet», a-t-il dit, dans son intervention à cette occasion. Quant à la santé financière de lentreprise, il affirme que la société a réalisé un chiffre d’affaires intéressant.
Du début de l’année jusqu’au mois d’octobre dernier, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 59,4 milliards de dollars. D’ici la fin de l’année il atteindra 72 milliards de dollars, estime M. Cherouati. Concernant l’importation par l’Algérie de quelques produits dérivés du pétrole tels le gazoil et l’essence sans plomb, M. Cherouati n’y voit pas un drame. Il assure que l’Algérie importera encore environ un million de tonnes d’ici 2012. Une fois les réserves bien remplies, on pourra ne pas avoir recours à l’importation d’ici 2018 ou 2019, a t-il dit. M. Cherouati a annoncé cinq nouvelles découvertes à l’actif de la Sonatrach toute seule. Il s’agit d’une découverte de gaz à condensats à Oued Namos au sud de Béchar, à Bir El Ater dans la wilaya de Tebessa, à Bordj Omar Driss ainsi qu’à In Salah. Par la même occasion, il a affirmé que Sonatrach reprendra ses activités en Libye dès que la sécurité s’installera dans ce pays. Sollicité sur le redéploiement de la société sur le plan international, M. Cherouati défend que le grand travail est en Algérie. Selon la même source, la priorité est accordée à l’Algérie, sans toutefois exclure la possibilité de pénétrer le marché international. Le même responsable estime qu’il faut attendre trois à cinq années pour mettre sur le marché les premières gouttes d’hydrocarbures de ces nouveaux gisements. Il qualifie toutefois, ces découvertes de très intéressantes dans la mesure où elles nous renseignent sur la nature géologique de la région.
Abordant l’opération de recrutement à la Sonatrach, il assure et soutient fermement que l’opération se fait dans la transparence la plus totale et aucun candidat n’a été retenu par piston.