Le gouvernement est décidé à créer les conditions d’une facilitation de l’acte d’investir pour relancer le climat des affaires en Algérie, et donc améliorer le classement « doing business » de la Banque mondiale (BM), a indiqué dimanche à Alger le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement, M. Chérif Rahmani. M. Rahmani a affirmé la volonté du gouvernement d’engager d’abord des réformes des procédures administratives en vue de simplifier l’acte d’entreprendre, lors de l’installation d’un comité chargé de l’amélioration de l’environnement des affaires en Algérie
Le climat des affaires « reste peu favorable faute d’un cadre de coordination, de suivi et d’évaluation adéquat », a reconnu M.Rahmani devant les membres de ce comité constitué notamment de représentants des ministères de l’Industrie, de l’Habitat, des Finances, de la Justice, du Travail et de l’emploi, d’organisations patronales et de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). L’objectif essentiel de la création de cette instance est de prendre des décisions concrètes pour progresser dans le prochain classement « doing business » de la BM, a-t-il dit, déplorant le fait que l’Algérie soit classée 153éme à l’échelle mondiale sur plus de 180 économies.
« Le classement de l’Algérie à cette position n’est pas de son niveau en comparaison avec des économies similaires », a-t-il estimé. Il a appelé dans ce sens à la diversification de l’économie nationale et la limitation de sa dépendance au secteur des hydrocarbures et aux importations, tout en rappelant les mesures déjà prises par l’Etat pour promouvoir l’investissement et rendre le climat des affaires plus attractif. D’autres mesures sont en cours de finalisation pour donner une confiance aux investisseurs, ce qui permettra « de crédibiliser les politiques de l’Etat », a souligné M. Rahmani, lors de cette cérémonie à laquelle ont assisté des représentants de la BM ainsi que des chefs d’entreprises. Le ministre qui a affirmé vouloir améliorer les canaux de communication avec l’institution de Bretton Woods et la Société financière internationale (SFI – filiale de La BM), a indiqué que l’installation d’une telle instance reflétait la volonté des pouvoirs publics d’améliorer « durablement la compétitivité de l’environnement des affaires en Algérie ».
LES PREMIÈRES PROPOSITIONS DU COMITÉ DANS QUELQUES SEMAINES
Evoquant par ailleurs le travail attendu de ce comité, qui a tenu sa première réunion à l’issue de son installation, M. Rahmani a fait savoir que « ses premières propositions seront soumises au gouvernement dans les prochaines semaines ». Cette instance composée de plus d’une vingtaine de membres, se penchera sur la mise en place de mesures d’allègement des procédures notamment en termes de composition des dossiers d’investissement dans le but de réduire les obstacles rencontrés par les opérateurs économiques.
Le comité aura aussi à élaborer un plan d’action annuel avec pour objectif essentiel d’améliorer l’environnement des affaires de même qu’un plan de communication national et international, selon les précisions du ministre qui a mis l’accent le rôle des opérateurs économiques au sein du comité créé sur instruction du Premier ministre. Interrogé par des journalistes sur le projet de révision du code de l’investissement qui devrait être présenté au gouvernement, M. Rahmani a assuré que le nouveau code est « quasiment prêt », sans fournir plus de détails.
De son côté, le président du Comité M. Mohamed Bacha, représentant du ministère de l’Industrie, a affirmé que la mission est d’arriver à un meilleur classement de l’Algérie au prochain rapport annuel « doing business » de la BM, en améliorant l’attractivité de l’économie algérienne auprès des investisseurs nationaux et étrangers. « On va oeuvrer à améliorer ce classement (153ème place) à travers un véritable travail de communication et de consultation avec toutes les parties prenantes en charge de l’image de l’Algérie et de son environnement des affaires » a déclaré M. Bacha en affirmant que l’objectif est de progresser dans le classement de la BM à l’image de la Pologne qui a gagné 20 place sur une année.
De son côté, M. Laurent Gonnet représentant de la Banque mondiale, a salué l’installation du comité chargé d’améliorer le classement de l’Algérie au « doing business », affirmant que cette instance constitue un espace de concertation entre l’administration et le secteur privé. Il a rappelé, à l’occasion, les critères pris en considération pour établir le classement « doing business » citant entre autres les réformes dans le domaine des affaires, l’accès au financement, ajoutant que le classement de la BM devrait inclure le capital humain et la gouvernance des banques.
Mehdi F.