L’Algérie franchit un pas et qui n’est pas des moindres, dans la protection de son milieu naturel d’une manière générale, et de son environnement aquatique et marin en particulier.
Selon Chérif Rahmani, ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, qui répondait hier aux questions de la presse en marge de la célébration du Jour de la côte méditerranéenne, l’Algérie possède désormais un cadre juridique, et ce, depuis une année, qui permet d’incriminer les pollueurs industriels. Aussi, le ministre dira que «nous savons fondamentalement ce que les entreprises rejettent comme déchets polluants». En ce sens où les entreprises et sociétés industrielles polluantes ont été recensées par son département. Ajoutant que «des limites d’alerte leur ont été fixées, qui une fois dépassées, une sanction financière leur est appliquée par le biais d’une taxe payée par l’entreprise pollueuse». Au-delà de cette première sanction et si l’entreprise persiste et dépasse le seuil de pollution toléré, «il y a la sanction pénale», lancera Chérif Rahmani. Par ailleurs, célébrée pour la première fois en Algérie, la Journée méditerranéenne de la côte a été un témoignage en faveur de l’action de l’Algérie pour la protection de la mer, notamment pour les efforts consentis en matière de protection et de préservation du littoral et de son patrimoine naturel depuis la promulgation de la loi du littoral. Ce Jour de la côte a été aussi une occasion pour le ministre d’assurer des actions menées par l’Algérie dans le renforcement institutionnel, législatif et activités opérés durant cette dernière décennie dans la protection et la mise en valeur du littoral. En outre, le Jour de la côte, en plus d’être un évènement central de la campagne de sensibilisation à la valeur des côtes méditerranéennes et aux dangers auxquels les zones côtières sont exposées, il est également un moyen de promouvoir une vision différente pour un développement dans le futur durable des côtes méditerranéennes. En outre, cet évènement écologique et environnemental, commémoré au Palais des nations à Alger, a été un espace de concertation, d’échanges entre les différents participants à cette circonstance dont essentiellement des personnalités politiques et scientifiques de l’ensemble des pays de la rive méditerranéenne, des institutions internationales, régionales et nationales activant dans le secteur de la protection de l’environnement marin et côtier. Par ailleurs, plusieurs interventions scientifiques et une conférence-débat ont marqué ce «Jour de la Côte» dont les thèmes ont tourné autour des stratégies en matière de protection des zones côtières méditerranéennes. Pour sa part, Mme Maria Luisa Silva Mejias, coordinatrice du Plan d’Actions pour la Méditerranée (PAM) rencontrée en marge de l’inauguration officielle de cette Journée de la côte méditerranéenne, tout en reconnaissant «les efforts importants» de l’Algérie en matière d’environnement, a fait savoir que le PAM est en cours actuellement afin «de développer une stratégie nationale avec le gouvernement algérien, notamment avec le ministre de l’Environnement». La coordinatrice indiquera également que des «discussions pour réduire la production de substances particulièrement nuisantes pour l’environnement ainsi que les polluants les plus importants jetés dans la mer, et l’instauration des aires protégées en mer» sont également engagées avec le gouvernement algérien. (*) PAM : Une institution basée à Athènes, en Grèce. Elle a été créée pour les 21 pays riverains de la Méditerranée pour appuyer l’application et la coopération dans le domaine de l’environnement.
Par Lynda N. Bourebrab
