Chérif Rahmani à partir d’Oran, »L’industrie nécessite un traitement de choc »

Chérif Rahmani à partir d’Oran, »L’industrie nécessite un traitement de choc »

«L’industrie qui vise dans ses dimensions la construction de l’immunité économique, nécessite un traitement de choc», a affirmé le ministre.

«Il faut qu’on s’éloigne du défaitisme et du pessimisme». Une telle déclaration a émané du ministre de l’Industrie, de la PME et de la PMI, Chérif Rahmani, qui a présidé hier à Oran une rencontre qui a regroupé quelque 1 200 investisseurs, tous issus des villes de la partie ouest du pays, l’Oranie.

La rencontre était focalisée autour de la renaissance de l’industrie tandis que l’enjeu est de taille. L’Algérie, qui possède une importante base industrielle, doit s’industrialiser, la finalité est de passer à la productivité et s’en passer de la dépendance algérienne des hydrocarbures. Le ministre de l’Industrie n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour énumérer les différentes embuches qui entravent le secteur. Dure est la réalité du terrain. Le constat a été fait par Chérif Rahmani qui a plaidé pour la facilitation de la tâche aux investisseurs. La situation est plus qu’urgente, a laissé entendre le ministre. Il le dira en petites phrases, en déclarant que «L’industrie qui vise dans ses dimensions la construction de l’immunité économique, nécessite un traitement de choc». Et d’ajouter, que «l’industrie exige une thérapie d’urgence». Dans ce chapitre bien nommé, Chérif Rahmani, qui a affirmé que la politique industrielle du pays sera posée avec acuité lors du prochain conseil des ministres, a affirmé que «la finalité principale tant recherchée par la nouvelle politique industrielles à adopter est la hausse de l’apport économique de l’industrie nationale et la baisse des importations tout en se préparant à la période post-pétrole». Pour ce faire, cinq lignes directrices devant accompagner la stratégie industrielle algérienne sont à adopter. La première porte sur la relance des filières stratégiques. Il s’agit là de faire renaître les industries qui ont disparu comme les textiles. Le deuxième front à ouvrir dans le cadre de la stratégie industrielle de Rahmani sera axée sur l’initiation des nouvelles filières comme l’automobile. Comme il est, d’ores et déjà, question de songer quant à se lancer dans l’aventure technologique alors que le 4e front sera focalisé autour de la nécessité de la protection des PME existantes.

A cet effet, la mise à niveau des entreprises est plus que nécessaire, d’autant que le nerf de guerre ne manque pas. «Un montant de 3 milliards de dollars a été dégagé à l’effet de mettre à niveau les PME algériennes», a annoncé Chérif Rahmani. Sur un autre plan, l’Etat prévoit l’accompagnement et l’aide des entreprises en exercice. Il n’est un secret pour personne, en plus de la bureaucratie ambiante qui règne un peu partout dans l’administration locale, les zones industrielles ne sont pas encore prêtes à jouer le jeu. Le ministre de l’Industrie, qui est revenu sur le sujet, a été très explicite en résumant l’environnement qui entoure l’industrie. Il dira que «les embûches existent, aussi bien dans l’entourage de l’entreprise, qu’à son extérieur». «Le gaz, l’eau, électricité, foncier et l’aménagement des zones industrielles constituent l’ensemble des problématiques posées et qui seront réglées à la faveur de l’implication des investisseurs dans la gestion des zones industrielles», a-t-il indiqué.

Auparavant, ce fut le Secrétaire général du l’Ugta qui est rentré dans le vif du sujet lorsqu’il a déclaré que «nous avons négligé l’industrie nationale» ajoutant que «les secteurs privé et public ont été déstructurés». «Au lieu de les structurer, on les a cassés», a-t-il déploré. Il citera comme exemple le cas de Sogedia, Sonitex, Sonelec.