L’Algérie n’a toujours pas ses archives en main
«La question de la restitution des archives constitue notre principale préoccupation et la pierre angulaire de notre agenda», a affirmé le ministre des Moudjahidine.
L’Algérie n’a récupéré même pas le tiers de ses archives détenues par la France.
«Les archives restituées par la France ne sont qu’une goutte dans un océan». C’est ce qu’a révélé le ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbas dans un entretien qu’il a accordé jeudi dernier, à l’Agence algérienne de presse (APS). «Toutes les archives restituées par la France, notamment celles relatives à l’époque ottomane, ne représentent qu’une goutte d’eau dans un océan», a avoué le ministre.
Cette déclaration fracassante intervient à la veille de la célébration du 59e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération le 1er Novembre 1954.
Cinquante ans après l’indépendance, l’Algérie n’a toujours pas ses archives en main. Malgré les appels réitérés par le gouvernement algérien, la France traîne le pas en livrant les archives au compte-gouttes.
Après l’indépendance de 1962, une grande majorité des archives ont été emportées en France et déposées au centre de recherches d’Aix-en-Provence. Chérif Abbas assure que la récupération de toutes les archives est la priorité de son département.
«La question de la restitution des archives constitue notre principale préoccupation et la pierre angulaire de notre agenda», a affirmé le ministre des Moudjahidine, soulignant que «les véritables archives étaient entre les mains de tout le peuple algérien, elles sont chez le moudjahid qui a vécu la révolution et toutes les familles algériennes détenant un document historique, une archive, une photo ou même des objets représentant une période de la glorieuse histoire de l’Algérie».
Dans ce sens, le ministre a annoncé que son département a tracé un programme d’action pour la sauvegarde du patrimoine historique et la récupération des archives nationales sur la Révolution nationale.
«Le ministère a tracé un programme d’action pour la sauvegarde du patrimoine historique et culturel et la récupération des archives nationales sur la Révolution», a-t-il fait savoir. Selon lui, «l’Algérie oeuvre constamment avec les pays amis et frères à l’instar de la Tunisie, la Libye, le Maroc, la Syrie et l’Egypte, afin de récupérer le reste des archives de ces pays».
La question des archives reste une nécessité pour la réécriture de l’histoire et il s’agit même de la protection des personnes.
Des experts algériens en nucléaire ont réclamé la nécessité de récupérer auprès des autorités françaises les archives relatives aux essais nucléaires français dans le Sahara algérien afin de définir les zones à risque d’émanation radioactives et prémunir les populations contre ce danger, en vain. Ce n’est qu’en octobre 2007, que la France a restitué à l’Algérie le plan des mines posées pendant la guerre d’Algérie aux frontières tunisienne et marocaine. Huit millions de mines ont été détruites, alors que trois autres millions présentent toujours un danger pour les populations des régions limitrophes.