Interrogation n L’Algérie peut-elle endosser la responsabilité de la conduite de certains irresponsables aux affaires dans la hiérarchie institutionnelle et administrative nationale ?
Pour les chercheurs de renom international, ayant, pour nombre d’entre eux, entamé leur cursus scolaire dans cette imparfaite école algérienne en y bénéficiant de sa gratuité, il semblerait que la réponse soit : oui. Alors que les algériens ont besoin de leurs expériences, leur savoir, leur participation à construire, à enseigner et à éduquer, ils lui tournent le dos. On aurait pu espérer que la future Académie des sciences et des technologies d’Algérie (ASTA) puisse apporter sa contribution au chantier de reconstruction de la société. Seulement, elle est boudée superbement par ces universitaires et chercheurs algériens de renom, qui n’ont même pas daigné présenter leur candidature. «Beaucoup d’universitaires et de chercheurs algériens renommés n’ont pas présenté leur candidature.
On ne peut pas choisir quelqu’un qui n’a pas postulé», a déclaré le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, qui n’a pas caché son amertume au cours d’une conférence de presse, animée hier à Alger, conjointement avec les membres du jury international chargé de la sélection du noyau constitutif de la future académie. Le ministre, comme beaucoup d’universitaires et chercheurs qui ont choisi de se battre ici en Algérie, veulent toutefois garder espoir que ces chercheurs et universitaires de notoriété publique intègrent l’académie dans les années à venir. «Ils sont très bien placés pour apporter un plus à cette académie. J’espère qu’ils le feront prochainement», a déclaré le ministre. Le noyau constitutif de la future ASTA est composé de 46 membres dont 11 femmes, sélectionnés par un jury international sur un total de 364 candidats universitaires et chercheurs représentant plusieurs spécialités des sciences et des technologies. Sur les 46 membres, 6 sont issus de la communauté algérienne établie à l’étranger. Selon M. Hadjar, la liste des membres de la future académie, «sera publiée, probablement, la semaine prochaine», après publication du décret présidentiel. La future académie englobera neuf spécialités dont les mathématiques, la chimie, la physique, les sciences médicales et les technologies de l’information. «Ce noyau constitutif se chargera de choisir ses futurs membres parmi les candidats intéressés conformément aux textes régissant cette académie, à raison de 25 nouveaux chercheurs annuellement pour atteindre un total de 200 membres», précise-t-on.
Lyes Sadoun