Que Maroc-Algérie se joue dans le même état d’esprit qu’Annaba»
C’est un prince du raï comme à son habitude que nous avons rencontré, dimanche soir, à Paris. C’est-à-dire qu’on en oublierait presque que c’est une icône de la musique raï, mais aussi de la musique arabe, africaine. Une fois n’est pas coutume, c’est de sport et non de musique que nous avons choisi de parler avec Cheb Mami, qui, malgré des connaissances limitées en football, a accepté de relever le défi de cette interview.
– Tout d’abord, c’est un très grand plaisir de vous rencontrer. Nous, même si on aime la musique, c’est le sport et surtout le football qui nous intéresse. Cheb Mami s’intéresse-t-il au sport ?
– Tout le plaisir est pour moi. Honnêtement, je ne vous cache pas qu’à part l’équipe nationale, je ne m’intéresse pas trop au football, je suis plutôt tennis. Interrogez-moi si vous le voulez sur Roland Garros, Wimbledon, Nadal ou Federer et je serai incollable, par contre pour le football, soyez indulgent avec moi.
– Vous opposiez dans votre question la musique et le sport, mais honnêtement, il y a beaucoup de points communs.
– Comme en football, nous remplissons les gradins, nous avons des supporters et nous donnons de la joie au peuple algérien. Nous ne sommes pas si différents.
– Je sais que ce n’était pas facile pour vous, mais avez-vous suivi quand même l’épopée des Fennecs ?
– Comme je vous l’ai dit, n’étant pas très football, je ne l’ai pas choisi depuis le début, mais comme tous les Algériens, les trois derniers matchs et surtout les deux derniers face à l’Egypte, je les ai suivis de très près.
– Qu’avez-vous ressenti au moment de la qualification de l’Algérie ?
– Tout d’abord, un plaisir immense, car cela faisait longtemps que l’Algérie ne s’était pas qualifiée pour une coupe du monde. En plus, une qualification face à l’Egypte dans une ambiance très spéciale qui a accentué le côté «héroïque» de cette qualification. Je ne pensais pas, honnêtement qu’un simple match de football pouvait me procurer de telles émotions, car la victoire de l’Algérie face à l’Egypte au Soudan m’a rempli de joie.
– Un immense sentiment de fierté, j’imagine ?
– J’étais surtout content de voir l’Algérie revenir au top comme à l’époque de Belloumi, de Madjer, celle de la grande époque.
– Etes-vous ami avec des footballeurs ?
– Oui, bien sûr, mais des joueurs de ma génération. Je connais très bien Madjer et aussi Belloumi. La nouvelle génération, je les connais à travers les médias. Chacun sa génération.
– On a vu beaucoup de chanteurs comme Elton John avec Watford ou Robbie Williams avec Port Vale FC, acheter ou prendre des actions dans des clubs de football. A quand Cheb Mami actionnaire du MC Saïda ?
– Pourquoi pas, je le ferai avec plaisir, mais pas par amour du ballon, ou par ambition personnelle, non. Si je le fais, ça sera pour essayer de faire progresser le club, pour essayer d’attraper un titre pour remercier les Saïdéennes et les Saïdéens et leur procurer de la joie, car ils ont toujours été avec moi dans les bons comme dans les mauvais moments. Ensuite, je ne suis pas trop le championnat, mais bon, je sais qu’ils sont pas mal cette saison.
– Même si vous n’êtes pas fan de football, pouvez-vous nous citer des joueurs du MC Saïda ?
– Je connaissais Cheikh Hamidi et Seguer, dont j’entendais parler dans ma famille, mais je crois qu’ils ne jouent plus au MC Saïda. De toute façon, Saïda, c’est plus un club formateur qu’un club de stars. Sinon, je connais l’entraîneur Amara et aussi les anciens comme Tahiri. Vous voyez, je ne suis pas si nul que ça (rire).
– Avez-vous suivi le dernier Algérie Maroc ?
– Oui, je l’ai regardé. J’ai été content, en tant qu’Algérien, de la victoire de l’Algérie, mais j’ai été content du fair-play et de l’accueil qui a été fait aux frères marocains. Cela prouve qu’on peut organiser de grands matchs sans problèmes et je suis persuadé que le match retour au Maroc se jouera dans le même esprit.
– Votre actualité immédiate, c’est quoi ?
– Un retour très prochain en Algérie, un concert le 30 avril au Dôme de Marseille et un album Incha Allah début 2012.