Chauffeurs trop jeunes et bus trop vieux,Nos routes continuent de tuer

Chauffeurs trop jeunes et bus trop vieux,Nos routes continuent de tuer

Le non-respect du Code de la route reste l’une des principales causes de cette hécatombe

Les jours se suivent et se ressemblent pour les usagers des transports publics, victimes de l’incurie d’un secteur.

Manque de formation des chauffeurs recrutés généralement à un très jeune âge, et âge avancé des bus constituent un cocktail meurtrier sur nos routes. Ajoutez à cela l’état défectueux des véhicules et le mauvais état de la chaussée, on aboutit à toutes les conditions pour la poursuite du carnage sur nos routes avec une moyenne de 12 morts par mois dus aux accidents de la circulation. D’ailleurs, l’actualité vient chaque jour rappeler cette triste réalité. Cinq personnes ont trouvé la mort et vingt autres ont été grièvement blessées dans un accident de la circulation survenu samedi dernier en début de soirée à proximité de la localité de Marhouma, à 30 km de la daïra de Béni-Abbès. La localité est située à plus 270 km au sud de Béchar.

La Protection civile qui a donné l’information précise que l’accident s’est produit suite au dérapage puis le renversement d’un autobus.

Les personnes décédées et blessées ont été évacuées par la Protection civile vers les hôpitaux de Béni Abbès et de la daïra d’El Ouata (60 km au sud de Béchar), où les blessés ont reçu les soins nécessaires, précise-t-on.

Une enquête a été ouverte par les services de la Gendarmerie nationale pour déterminer les causes exactes de l’accident. Dans d’autres villes, des moyens plus radicaux sont mis en oeuvre pour tenter d’inverser la tendance.

Une mesure d’interdiction de circulation des véhicules de transport de voyageurs, âgés de plus de dix ans, vient d’être prise par la direction des transports de la wilaya de Médéa. C’est ce qu’ont indiqué samedi dernier les responsables de cette instance.

Cette décision fait suite à un tragique accident de la circulation ayant provoqué le décès, vendredi, de deux personnes parmi les passagers d’un bus assurant la liaison entre la ville de Médéa et le quartier Kouala. Selon les responsables de la direction des transports, cette mesure d’interdiction exceptionnelle, qui prend effet à partir de samedi, est consécutive au lourd bilan de l’accident de circulation qui s’est produit, vendredi, en fin de matinée, au lieudit Ould Taïb, à la périphérie Nord de la ville de Médéa, où deux personnes sont décédées. Cette mesure, prise en commun accord avec les autorités locales, tend à éviter la reproduction d’un tel drame et préserver ainsi la vie des citoyens, a-t-on précisé. D’après les premiers éléments de l’enquête, un problème technique serait à l’origine de cet accident qui a fait également plus d’une quarantaine de blessés, dont plusieurs admis en observation à l’hôpital Mohamed-Boudiaf de Médéa.

En quelques jours, le bilan est lourd. Ce sont pas moins de sept personnes qui ont péri.

Depuis plusieurs années, l’Algérie se retrouve toujours parmi les premiers pays, à l’échelle mondiale, en matière du nombre de victimes des accidents de la route. C’est le cas, encore une fois, pour l’année 2011 avec pas moins de 3286 morts et 38.903 blessés survenus dans 21 520 accidents de la route lors des dix premiers mois.

Pour 2011, la wilaya de Sétif arrive en tête en matière de nombre de victimes avec 1209 accidents de la route causant la mort de 139 personnes, suivie de Blida (595 accidents, 85 morts), Bouira (557 accidents, 133 morts), Chlef (591 accidents, 104 morts) et Alger (957 accidents, 72 morts).

En plus du manque de qualification des conducteurs, l’état de la chaussée et du véhicule, d’autres paramètres entrent en ligne pour expliquer cette hécatombe.

Les spécialistes citent l’indifférence des usagers en matière de respect du Code de la route. Cela reste l’une des principales causes des nombreux accidents enregistrés quotidiennement chez nous.

En décembre dernier, huit personnes sont mortes et 22 autres ont été blessées dans un accident de la circulation sur la RN 1 à l’entrée de la ville de Sidi Bouzid à 140 km au nord de Laghouat.

L’accident est survenu lorsque un autobus de transport de voyageurs se rendant de Béchar à Constantine s’est renversé dans un virage à l’entrée de la ville de Sidi Bouzid causant la mort sur le coup de 8 passagers. De tels drames impliquant des moyens de transport public sont légion.

Le 19 novembre dernier, une personne a trouvé la mort et sept autres ont été grièvement blessées dans un accident de la route survenu au sud de Ghardaïa.