Les jeunes conducteurs ayant moins de 2 ans de conduite ont causé 41% des accidents de la route en 2014, alors que les chauffeurs
de bus et de semi-remorques sont impliqués, pour leur part, à hauteur de 28%. A elles seules, ces deux catégories de conducteur représentent 69% des accidents survenus l’année dernière.
C’est lors d’une conférence de presse tenue au siège du commandement de la Gendarmerie nationale que les colonels Triki Mohamed, chef de la division de la sécurité routière, et Abdelhamid Kerroud, chargé de la communication, ont présenté le bilan des accidents de la route de l’année 2014.
Selon les deux conférenciers, 2014 a été, une nouvelle fois, meurtrière sur les routes du pays vu la hausse du nombre de morts qui, selon la Gendarmerie nationale, est de 3 984 morts et 44 546 blessés suite aux 24 388 accidents de la route recensés durant cette période.
En revanche, malgré ces chiffres enregistrés au cours de l’année passée, la Gendarmerie nationale a expliqué qu’en comparaison avec l’année 2013 on peut constater une baisse du nombre d’accidents routiers. Toutefois, cette baisse ne concerne pas le nombre de personnes décédées sur les routes. En 2013 le nombre de personnes décédées était de 3 748 morts, tandis qu’en 2014, il est passé à 3 984, soit une hausse de plus de 236 cas de décès, ou encore un taux de plus de 6,30 %, explique la GN.
Selon cette institution de sécurité, 84,73 % des accidents de la circulation sont causés par les conducteurs contre 6 % par des piétons, alors que 5,13 % sont par l’état lamentable des véhicules, dont certains datent de plus de dix ans, et enfin 3,96 % des accidents provoqués durant l’année 2014 sont causés par l’environnement, entre autres les chutes de pluie. Il est clair que la principale cause des accidents routiers concerne directement l’automobiliste.
A ce sujet il est important de signaler le comportement irresponsable de nombreux conducteurs qui, pour certains, recourent à la vitesse excessive ou encore à un dépassement dangereux pour échapper aux embouteillages ou arriver tôt au travail.
Ce genre de comportement a provoqué, en 2014, la mort de milliers de victimes sur les routes rapides. Le temps est-il venu de durcir les lois ? Effectivement, aujourd’hui et plus que jamais, l’Etat doit agir efficacement contre ce genre de pratique irresponsable qui coûte la vie, annuellement, à des milliers de personnes sans compter les dizaines de milliers de blessés dont certains se trouvent, à ce jour, dans le coma ou encore condamnées à la chaise roulante.
Les bus de voyageurs et les semi-remorques ont causé 6 864 accidents
Les chauffeurs de bus et les transporteurs de marchandises, ou encore les « vieux routiers », sont impliqués dans de nombreux accidents enregistrés sur les routes durant 2014. Le constat, présenté hier par la Gendarmerie nationale, confirme cette réalité.
La GN explique qu’en cette période, il a été constaté 5 525 accidents routiers et 1 339 accidents de la circulation provoqués, respectivement, par les transporteurs de marchandises et les conducteurs de bus. Sans oublier les taxis inter-wilayas qui, eux aussi, sont impliqués dans de nombreux cas d’accidents mortels sur les routes.
Les gendarmes expliquent que les transports collectifs et ceux de marchandises sont à l’origine de 28 % des accidents, durant l’année dernière. Pis, il a été comptabilisé 1 499 morts et 13 852 blessés sur les routes, ce qui représente un taux de 37,63 % de la mortalité sur les routes, indique la Gendarmerie nationale.
Les conducteurs de 25 à 29 ans à l’origine de 19% des accidents
Un autre constat frappant a été dévoilé, hier, par la GN. Il s’agit de l’âge, des conducteurs impliqués dans les accidents de la circulation. Selon la GN, la plupart des accidents sont causés par de jeunes conducteurs de 25 à 29 ans, ayant eu leurs permis de conduire ne dépassant pas les trois ans (dans leur majorité). Certains de ces jeunes conducteurs ont commis leur première faute grave sur la route, laquelle a coûté la vie à des familles entières.
Ces jeunes conducteurs sont impliqués dans 6 941 accidents routiers durant l’année 2014.
En second plan, on retrouve les jeunes conducteurs âgés entre 30 et 34 ans. Ils sont au nombre de 6 214 chauffeurs à l’origine de 16, 87% du taux des accidents de la route durant la même période. En troisième place pointe la tranche d’âge entre 18 et 24 ans à l’origine de 5825 accidents, soit un taux de 15, 81 % des accidents.
Ces jeunes conducteurs ont, pour la plupart, obtenu récemment leur permis de conduire il y a quelques mois seulement, tandis que d’autres n’ont même pas passés la conduite. Autre constat à retenir du bilan détaillé de la Direction de la sécurité routière de la Gendarmerie nationale, les conducteurs impliqués dans les accidents routiers sont ceux ayant récemment obtenu leur permis de conduire.
A en croire l’étude faite par la GN, 40,93 % des conducteurs qui sont impliqués dans les accidents de la circulation, durant l’année 2014, ont obtenu leurs permis de conduire voilà moins de deux ans de cela. Donc, il s’agit des nouveaux permis de conduire.
Leur manque d’expérience ajouter à cela leurs comportements irresponsables menés sur les routes leurs ont été fatales, non pas seulement pour eux mais, malheureusement aussi, pour d’autres victimes qui ont subi les fautes des autres (les nouveaux permis ). En tout, les nouveaux acquéreurs de permis de conduire (moins de deux ans) ont provoqué, en 2014, 15 481 accidents de la circulation.
Alger la plus « accidentelle » et Batna la plus « mortelle »
Concernant les villes où le plus grand nombre d’accidents a été signalé, on retrouve Alger dénombrés en 2014 ayant engendré la mort de 104 personnes et 1935 blessées, la capitale est « traditionnellement » classée en premier « rang » des villes les plus mortelles sur les routes.
En seconde place, il y a la wilaya de Ain Defla qui comptabilise 906 accidents durant cette période 139 personnes sont mortes sur les routes et 1 606 autres ont été blessées, dont certaines sont à ce jour hospitalisées.
Par ailleurs, la wilaya de Batna a été considérablement secouée par la série noire d’accidents routiers durant 2014. Cette wilaya de l’est du pays a enregistré 755 accidents sur ses routes, certes moins nombreux qu’à Alger ou Aïn Defla, mais ces accidents ont été meurtriers car ils ont coûté la vie à 165 personnes, ce qui rend Batna la ville la plus « meurtrière ».