Chassé-croisé économique à Alger

Chassé-croisé économique  à Alger

A voir le programme des déplacements des businessmen européens à Alger, on comprend que la chasse aux contrats a bel et bien commencé pour la nouvelle année 2011.

Fait délibéré ou hasard du calendrier ? Pas moins de trois délégations d’hommes d’affaires venant de trois pays européens différents se retrouvent simultanément en Algérie pour discuter avec leurs partenaires économiques et des ministres d’Etat des voies et moyens en mesure de leur permettre d’exploiter les opportunités d’affaires que le pays leur offre. Ainsi, à voir le programme des déplacements des businessmen européens à Alger, on comprend que la chasse aux contrats a bel et bien commencé pour la nouvelle année 2011.

En effet, une délégation commerciale britannique composée de 32 hommes d’affaires est depuis avant-hier à Alger dans le but de dénicher d’éventuels contrats dans différents domaines. Jusque-là très timides, les Britanniques veulent désormais se positionner sur le marché local.

Une volonté motivée par les recommandations de la «Middle East Association», une organisation largement consultée en Grande-Bretagne sur tout ce qui a trait à la promotion du commerce et des bonnes relations avec l’Orient. Cette dernière a émis des bulletins très positifs sur le climat des affaires en Algérie. Les domaines visés par la délégation britannique présente en Algérie sont particulièrement l’énergie, l’éducation, la finance, les télécommunications et l’industrie.

Les délégations se suivent et se ressemblent

Autre nationalité, même objectif ! Les Italiens se sont également dépêchés en ce mois de janvier dans le cadre d’une mission d’entrepreneurs de la région de Lombardie activant dans différents secteurs afin de prendre part à une rencontre avec leurs homologues algériens dans l’objectif de nouer des partenariats entre les deux parties. Cette rencontre, 4e du genre, vise à créer, selon l’Institut italien pour le commerce extérieur (ICE) à Alger et l’Agence spatiale de la Chambre de commerce de Milan (Promos), de nouvelles opportunités commerciales qui bénéficieront des bonnes relations bilatérales entre l’Algérie et l’Italie. Qualifiée par la représentante de Promos, Giusy Paone, de «marché prometteur», les entreprises italiennes participant à cette rencontre sont spécialisées dans la fabrication notamment de matériels électriques industriels et pièces pour moteurs Diesel, et fournitures mécaniques pour l’industrie sidérurgique et énergétique.

Connus pour avoir fourni l’essentiel des installations de l’industrie lourde algérienne des années 1970, les Allemands restent fidèles à leur réputation de fournisseurs d’équipements de haute qualité et d’une durée de vie très appréciable, leurs partenaires algériens estiment que la technologie «Made in Germany» demeure toutefois très chère. En réponse aux appréciations des clients algériens, les responsables de la Chambre du commerce et de l’Industrie allemande en Algérie (AHK Algérie) ont de tout temps répliqué que de toute manière «la qualité se paye». Emboîtant le pas à leurs camarades de l’UE, des chefs d’entreprise allemands devront arriver aujourd’hui à Alger dans le cadre d’un voyage d’affaires ayant pour thème «Chances et possibilités d’affaires pour les entreprises allemandes actives dans les domaines photovoltaïque, énergie solaire thermique et CSP».

Organisé comme à l’accoutumée par la dynamique Chambre, AHK Algérie, pour le compte du ministère allemand de l’Economie et de la Technologie (BMWi), les bourses de coopération conduites par des ministres de l’Economie, Industrie et Commerce des lands traitent particulièrement du domaine des énergies renouvelable, sachant que l’Allemagne est leader mondial en la matière. Outre le solaire et l’éolien, les chiffres de l’AHK, parlent de quelque 200 sociétés allemandes implantées en Algérie. Elles évoluent dans différents secteurs d’activité entre autres l’énergie, les services, l’hydraulique, le transport et les technologies de la construction.

La France et le partenariat privilégié

Vu la proximité géographique et la dimension historique qui lie l’Algérie à la France, les relations économiques et commerciales ont de tout temps été fortes entre les deux parties.

Mais depuis un certain nombre d’années, les Français ont perdu du terrain en Algérie et cela a bien profité aux Asiatiques. En revanche, il semblerait que les Français veulent se ressaisir en mettant en place une politique de rapprochement. A cet effet, le président Nicolas Sarkozy a été jusqu’à désigner l’ex-Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, comme facilitateur des relations entre les deux pays. Depuis, le sénateur a effectué deux visites en Algérie, en attendant la troisième prévue pour le 20 février prochain, afin de discuter avec de hauts responsables de l’éventuelle installation de Renault, la Macif et autres géants de l’industrie de l’Hexagone.

Il est vrai que cette bousculade d’entrepreneurs européens démontre de l’intérêt que portent les autorités du pays à redorer le blason de l’Algérie après des années de boycott des puissances économiques. Toutefois, ce rush des hommes d’affaires est ciblé, voire chirurgical, puisqu’il concerne en réalité certains secteurs d’activité plus que d’autres et ce, à l’image de l’énergie. Un leitmotiv qui revient dans toutes les rencontres du genre B to B.

Par Hafid Mesbah