Chassé-croisé diplomatique pour arrêter l’eScalade ,Gaza : quelles chances pour un cessez-le-feu ?

Chassé-croisé diplomatique pour arrêter l’eScalade ,Gaza : quelles chances pour un cessez-le-feu ?

La trêve annoncée comme imminente par le président égyptien, Mohamed Morsi, semble avoir peu de chances d’être conclue, au vu des préparatifs de l’armée israélienne à envahir la bande de Gaza par voie terrestre.

L’état-major de l’armée israélienne a réduit pratiquement à néant, hier matin, les chances de conclure une trêve entre Israël et le Hamas en validant un programme pour une opération terrestre à Gaza. Cela est confirmé par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui a déclaré qu’Israël est prêt à “étendre significativement” son opération militaire contre les groupes armés palestiniens à Gaza.

Israël a positionné des milliers de réservistes, des transports de troupes blindées, des bulldozers et des chars près de la barrière à la frontière entre Israël et la bande de Gaza. L’armée israélienne a fermé, vendredi, les principales routes le long de la bande de Gaza, et le gouvernement envisage de rappeler jusqu’à 75 000 soldats de réserve. Parallèlement, des efforts s’intensifient pour imposer une trêve entre les belligérants, en particulier de la part de l’Égypte.

D’un autre côté, le président américain, Barack Obama, a enfoncé le clou en estimant, lors d’une conférence de presse à Bangkok où il est arrivé hier pour une tournée asiatique, que les tirs de roquettes lancés en direction d’Israël avaient “précipité” la crise à Gaza. “Les États-Unis soutiennent complètement le droit d’Israël de se défendre”, a-t-il déclaré, en soulignant que “l’événement précipitant” le plongeon dans la crise actuelle avait été le tir de  “missiles sur des zones habitées”.

Selon lui, l’objectif désormais est “de mettre fin à ces tirs de missiles sans une nouvelle escalade de la violence dans la région”.

Plus grave, le président a, par ailleurs, estimé que la possibilité d’une “solution à deux États serait repoussée très loin dans l’avenir” sans la fin des violences. Ceci étant, un haut responsable palestinien à Gaza a déclaré, hier sous le couvert de l’anonymat, qu’une trêve était possible dans les prochaines 48 heures : “Il y a des discussions sérieuses en vue de parvenir à une trêve, et des arrangements pourraient être trouvés aujourd’hui ou demain.” Devant cette situation, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a averti, hier, qu’une opération terrestre à Gaza pourrait “coûter” à Israël  “une grande partie” de son soutien international et qu’elle “menacerait de prolonger le conflit”. “Le Premier ministre et moi-même avons souligné auprès de nos homologues israéliens qu’une invasion terrestre de Gaza coûterait à Israël une grande partie du soutien international qu’il a dans cette situation”, a déclaré M. Hague sur Sky News. “Une invasion terrestre est beaucoup plus difficile à soutenir pour la communauté internationale, notamment le Royaume-Uni”, a-t-il insisté. “Il est beaucoup plus difficile d’éviter ou de limiter les pertes civiles pendant une invasion terrestre et une grande opération terrestre menacerait de prolonger le conflit”, a souligné William Hague. Par ailleurs, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est arrivé hier en Israël pour proposer l’aide de la France en vue d’un cessez-le-feu entre Israël et les groupes armés palestiniens de la bande de Gaza, selon une journaliste de l’AFP. “Notre soutien à la cause palestinienne n’est pas contesté et, en même temps, nous avons des contacts avec les Israéliens. Nous sommes presque les seuls dans cette position-là. Nous parlons aux uns et aux autres, nous sommes reconnus par les uns et par les autres, et nous voulons la paix”, a déclaré le chef de la diplomatie française aux journalistes qui voyageaient avec lui. Enfin, le Conseil ministériel de la Ligue arabe, réuni samedi au Caire en session extraordinaire, a décidé de charger le Comité de l’initiative arabe de paix de revoir la position sur le processus de paix avec Israël.

Au terme d’une réunion extraordinaire du conseil, les ministres arabes des Affaires étrangères ont demandé aussi au comité de revoir la mission du quartette (ONU, UE, USA et Russie) en raison de l’échec des négociations de paix, suspendues depuis 2009.

M T