Charef dit tout sur El Djazaïria Foot : «Même si on me gracie, je purgerai ma suspension»

Charef dit tout sur El Djazaïria Foot : «Même si on me gracie, je purgerai ma suspension»

Boualem Charef qui disserte une heure et demie durant sur le plateau d’une chaîne de télévision, c’est un événement. C’est que l’entraîneur de l’USMH n’est pas du genre à s’exprimer dans la presse.

Alors là, pas du tout. Du coup, lorsque le technicien a accepté de «s’afficher» sur le plateau de l’émission El Djazaïria Foot qu’animent conjointement Kamel Kaci-Saïd et Lynda Chebah, qui sera diffusée ce soir à 21h30, on a naturellement tendu l’oreille pour écouter ce qu’a à dire Boualem Charef, d’autant que celui-ci a forcément des choses à dire. Sur sa suspension, mais pas que. Interdit de banc jusqu’à la fin de la saison, Charef ne vit pas sa suspension comme une dépression. Plutôt une injustice, dit-il, mais sans plus. «Je n’ai pas été écouté. On m’a suspendu sans avoir pris la peine de me recevoir pour écouter ma version des faits. On s’était dépêché de me suspendre, alors que je n’ai agressé personne. Le match s’est joué samedi soir et la sanction était tombée dimanche après-midi !», s’emporte le technicien qui a tenu, néanmoins, à rétablir ses vérités. «C’est faux, je n’ai jamais insulté cet arbitre. Il a été chargé par des dirigeants, mais il a tout mis sur mon dos», a confié le technicien. «Même si on me gracie, je purgerai ma suspension», a-t-il fait savoir.

«A El Harrach, il n’y a pas 136 personnes pour décider !»

Interrogé sur le secret de la réussite de l’USMH qu’il dirige d’une main de maître depuis cinq ans, Boualem Charef a mis l’accent, naturellement, sur la stabilité. «L’USMH n’a pas beaucoup de moyens, mais elle compense ça par une politique bien définie. Chez nous, la stabilité est très importante. Elle est apparente à tous les niveaux. Personnellement, j’ai carte blanche. Personne ne vient s’immiscer dans ce que je fais. Il n’y a pas 136 personnes pour décider. C’est très important !»

«Le recrutement ? Voilà notre secret !»

Autre sujet à traiter, le recrutement. Boualem Charef s’est révélé, au fil des saisons, un anti-stars. Ce n’est pas que le technicien ne prendrait pas le meilleur attaquant du championnat (Slimani est assis à ses côtés), mais il a sa propre philosophie du football. Charef recrute jeune pour pas cher. «C’est simple, on supervise, on supervise, puis on sélectionne. Le principe, c’est de trouver de jeunes joueurs qui ont encore une importante marge de progression. Au départ, on ne cherche pas forcément à recruter le meilleur du championnat. Le profil est très simple : un joueur capable d’apprendre vite et de progresser. Voilà notre secret. Il n’y pas de recette magique, en fait.»

«C’est à la tutelle d’endiguer la corruption»

Autre dossier tout chaud, la corruption que certains disent en plein «essor», à l’approche de la fin de la saison. Boualem Charef ne mâche pas ses mots : «La tutelle doit s’impliquer davantage dans ce volet. Si ce phénomène prend encore de l’ampleur, c’est parce qu’elle n’a pas fait son boulot. Des enquêtes doivent être diligentées. Des personnes mises en cause doivent être sanctionnées. C’est comme ça que les choses se tasseront.»