Sans argent pour se rendre à la plage, ces derniers recourent à ces lieux dangereux pour se baigner.
Le phénomène est récurrent depuis plusieurs années. Les noyades dans les fonds marécageux des retenues collinaires et des oueds se poursuivent avec une fréquence de plus en plus inquiétante. Avant-hier, c’est un enfant de 15 ans qui a été repêché de l’oued Sébaou.
Le drame, ajoute le communiqué de la Protection civile, est survenu aux environs de 16h dans l’oued au niveau de la commune de Tadmaït, daïra de Draâ ben Khedda.
Ce n’est pas le premier incident du genre qui survient cet été. Bien au contraire, le corps d’un autre enfant a été récupéré dans une retenue collinaire située dans la commune de Boudjima.
La victime avait, selon les témoignages de ses amis, essayé de récupérer un ballon de football.
Une fois au milieu, le jeune de 19 ans s’est engouffré sous les regards ahuris de ses amis. Quelque temps auparavant, ce sont deux enfants qui ont été engloutis par la même retenue initialement destinée à l’agriculture de montagne. Les deux victimes étaient des frères qui ne dépassaient pas les 10 ans. Voulant répondre aux appels au secours de son frère, l’autre s’est jeté à l’eau pour le sauver. Mais il sera englouti lui aussi provoquant un drame qui a choqué toute la région de Ouaguenoun et de Boudjima.
En fait, la mort par noyade dans les retenues collinaires et les oueds n’est pas une chose nouvelle. Depuis longtemps, des incidents du genre surviennent. Ce qui inquiète c’est plutôt la fréquence et le nombre de drames que provoquent ces lacs. Chaque été des enfants et des jeunes recourent à ces retenues destinées à l’agriculture, pour remplacer la plage. Souvent, par manque d’argent, les enfants tentent de se baigner dans des oueds ignorant les dangers d’un tel acte.
En fait, les enfants et les jeunes vont dans ces lieux souvent à l’insu de leurs parents ou rarement par insouciance. Sans argent pour se rendre à la plage, ces derniers recourent aux retenues collinaires pour se baigner. Beaucoup expliquent ces nombreux incidents par l’absence de moyens pour aller sur les plages de la wilaya. L’accès difficile à ces dernières à cause de la cherté du transport et souvent son absence n’est généralement pas aidé par les mentalités locales qui n’incitent pas les parents à aller en famille, du moins les week-ends, à la plage.
Puis, comme la nature a horreur du vide, il faut rappeler que ces retenues sont la destination des enfants et des jeunes en mal de loisirs car elles sont loin de leur vocation. Conçues pour aider à l’irrigation des plantations, personne n’a vu une quelconque activité agricole dans les parages. Dans la région de Ouaguenoun surtout, toutes les retenues sont à l’abandon. Aujourd’hui, les services en charge de l’agriculture doivent penser à redonner un rôle à ces retenues destinées initialement à développer l’agriculture de montagne. Au lieu d’avaler les enfants, ces lieux doivent donner vie à l’activité économique locale.