Chaouchi se blesse à la cheville: J’attends les résultats de la radiographie

Chaouchi se blesse à la cheville:  J’attends les résultats de la radiographie

Il a fait un faux geste provoquant un état d’alerte à Aubagne

Le proverbe dit : un malheur n’arrive jamais seul. L’EN est en train malheureusement de le vérifier à ses dépens après les blessures de Yahia, Meghni et Saïfi.

En effet, un autre élément très important vient de s’ajouter à cette liste, il s’agit du gardien de but numéro un de la sélection, Faouzi Chaouchi, lequel s’est tordu le pied seul, hier, lors de l’entraînement effectué à Aubagne.

En effet, le keeper de l’ESS, qui prenait part le plus normalement du monde à la séance d’entraînement, s’est écroulé tout à coup en criant sa douleur. Il venait de faire un faux geste qui lui a causé une blessure à la cheville.

Les médecins de l’EN se sont précipités vers lui pour l’ausculter de près, avant de le faire sortir du terrain en boitant.

Sera-t-il rétabli avant le Malawi ?

Meghni et Yahia ne vont pas prendre part au premier match de la CAN, ils pourraient donc être rejoints par Chaouchi qui en saura un peu plus dans quelques jours sur l’état de sa blessure, après avoir effectué une radio, car, d’après ce qu’on a pu voir hier, il n’est pas à écarter de le voir lui aussi out pour la rencontre face au Malawi.

Il a été évacué vers l’hôpital pour y subir des examens. Il ne pouvait pas tenir debout tout seul, vu la douleur atroce qu’il ressentait. Même le bandage qu’on lui a fait n’a pas suffi pour calmer ses douleurs.

Au moment où l’enfant de Bordj Ménaïel quittait le stade, une grosse frayeur s’est emparée des rangs des Verts. Le staff technique était le premier à s’en soucier, car même s’il n’est pas là depuis longtemps, Chaouchi est devenu un morceau important dans le puzzle en plein construction du Cheikh Saâdane.

C’est un Chaouchi triste, déçu et surtout choqué qu’on a croisé à la sortie du stade d’Aubagne lorsqu’il se rendait à l’hôpital. Il nous a lancé ces quelques mots : «Que voulez-vous que je vous dise, ça fait partie des risques du métier de footballeur, je me suis tordu seul la cheville. J’espère que ce n’est pas méchant, car je meurs d’impatience de jouer cette CAN. Je suis triste, mais je ne veux pas céder au désespoir, je croise les doigts pour que les radios que je vais faire ne révèlent rien de grave», nous a-t-il lancé.

Aujourd’hui, entraînement sur le terrain de Gemenos

Après Toulon et Aubagne, les Verts s’entraîneront ce soir sur le terrain de la ville de Gemenos, avant de revenir demain à Aubagne pour la dernière séance, avant de s’envoler le lendemain pour l’Angola.

«N° 1 de l’EN, j’ai attendu ce moment toute ma vie »

La décision de Saâdane de promouvoir Chaouchi au grade de gardien numéro un de la sélection algérienne, n’a étonné personne. Pour lui, et pour tous les gens qui ont suivi la rencontre décisive d’Omdurman, ceci n’est que juste récompense.

Il était temps. Le meilleur portier algérien et l’héros de toute une nation, Faouzi Chaouchi a été promu au rang de gardien numéro 1 des Fennecs.

Il faut dire que cet homme a saisi la seule et unique chance que lui a donnée Saâdane pour montrer à toute l’Algérie et au monde entier, ce dont il est capable. Contacté par nos soins, il nous fit la déclaration suivante : «Je ne vous cache pas que je m’y attendais un peu. Désormais, je peux dire que j’ai réalisé un rêve d’enfance. J’ai attendu ce moment toute ma vie. Maintenant que c’est fait, place au travail, et à la confirmation. Parce que ce n’est que maintenant que le vrai travail commence.»

L’incroyable destin de Faouzi Chaouchi

Par Amirouche Boudjedou

L’excellente prestation de Faouzi Chaouchi lors du match barrage au Soudan lui a valu l’intérêt de plusieurs clubs européens, et pas des moindres. Le PSG, l’OM, Hanovre, le Mans et Sochaux le veulent dans leurs équipes.

Le plus grand magazine sportif en France, à savoir l’équipemag a dépêché deux de ses meilleurs reporters, à savoir Christoph Larcher et Patrick Grippe pour faire un portrait sur cet homme sorti de nulle part, et devenu en l’espace de 90 minutes le héros de tout un pays et l’exemple de toute la jeunesse algérienne. Compétition a accompagné ces deux journalistes et vous a ramené les dernières nouvelles du meilleur gardien en Algérie.

«Mon 1er rêve était de sortir ma famille de la misère»

Pour ceux qui ne le savent pas, Faouzi est issu d’une famille nombreuse et pauvre. Il habitait une petite et modeste maison dans le quartier populaire Amara Rachid, à Bordj Ménaïel, jusqu’à ce qu’ils la quittent après qu’elle est devenue un danger pour lui et toute sa famille suite au tremblement de terre du 21 mai 2003, qui a secoué la région centre-est du pays. Ils partent vivre un moment dans un chalet. Des moments difficiles que Chaouchi dit vouloir oublier. Maintenant et grâce à lui, la famille Chaouchi vit dans une grande villa, avec sauna, jardin et plein de chambres. Et son nouveau quartier s’appelle Lotissement Al Boustane. Aussi, dit-il aujourd’hui que son premier rêve, sortir sa famille de la misère, est réalisé.

«Les gens pensent me connaître, mais en réalité, ils ne connaissent rien de moi»

Ce match a changé la vie de Faouzi. C’est clair, ceux qui le connaissent, disent qu’il n’est plus le même. Moins bavard et plus sérieux, Chaouchi veut en finir avec son ancienne vie. Il pense qu’il a perdu beaucoup de temps et que son talent mérite bien des sacrifices. «Les gens pensent me connaître, mais en réalité, ils ne connaissent rien de moi. Absolument rien. Je ne suis pas un garçon à problèmes comme le laissent paraître mes gestes et mes réactions. Je suis un gagneur. Quand je rentre sur un terrain, c’est pour gagner. Je ne tolère pas qu’un coéquipier se lâche. Je n’aime pas les joueurs qui trichent. J’ai toujours été comme ça. Quand j’étais petit, je pleurais après chaque défaite, c’est en moi, et je n’y peux rien», dira-t-il très sérieusement.

«Ah, si j’avais reçu une bonne formation…»

Formé au club de Bordj Ménaïel, Faouzi n’a eu une vraie formation de gardien qu’une fois arrivé à la JSK. Questionné sur ce point, Chaouchi avoue avoir quelques regrets : «A la JSBM, seuls les seniors avaient un entraîneur de gardiens. Des minimes jusqu’en juniors, je m’entraînais avec les joueurs de champ et le week-end, j’enfilais mes gants et je retrouvais ma place dans les buts. Le premier entraînement que j’ai eu était avec mon père. A la fin des entraînements, il m’appelait et me gardait avec lui encore une demi-heure, il me montrait comment me placer, comment plonger et il m’apprenait surtout l’importance d’un gardien de but dans une équipe. Je n’oublierai jamais ces moments-là, ils resteront gravés à jamais dans ma mémoire. Des fois je me dis : «Et si j’avais commencé dans un club comme la JSK, ou le MCA, qui ont des entraîneurs de gardiens, même pour les poussins…quelques minutes plus tard, je me remets à Dieu, et je me dis : C’est la volonté de Dieu. Je prie et je le remercie pour tout ce qu’il fait pour moi».

«Je n’ai pas le droit de gâcher mon talent et décevoir ceux qui m’aiment»

Contrairement à ce que pensent certains, et ce que laissent paraître ces gestes sur le terrain et en dehors, Chaouchi est un vrai bosseur. A l’entraînement, il se donne à fond, et pendant les matchs, sa concentration reste la même jusqu’au coup de sifflet final. «Pensez-vous qu’un joueur non sérieux, réussirait à jouer pour la JSK et l’ESS et maintenant en équipe nationale ? Impossible. Venez aux entraînements et jugez vous-même. Je ne rate jamais de séance d’entraînement et je suis toujours le dernier à quitter le terrain. Je n’ai pas eu la formation que je méritais durant mon enfance et ça je le regrette vraiment. Ce n’est pas maintenant que j’ai eu droit à cela que je vais me lâcher tout de même ! Le Bon Dieu m’a offert ce don et m’a ouvert des portes. Je n’ai ni le droit de gâcher ce don, ni de décevoir ceux qui m’aiment», dira Chaouchi.

«Il est temps pour moi de partir en Europe»

Lyès Irzi nous l’a dit, il y a un mois de ça. «Faouzi doit partir, il faut qu’il découvre le vrai professionnalisme». Le concerné est du même avis, pour Chaouchi partir rejoindre une équipe européenne n’est qu’une question de temps, mais avant, il veut être bien conseillé et veut éviter les erreurs des autres. «Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Je sais que j’ai perdu beaucoup de temps et que ma carrière pouvait être meilleure. Mais maintenant, je veux aller de l’avant. Je n’ai pas de regret, du moment que je suis jeune. Mais maintenant, je sais et je sens que c’est le moment. Il faut que je parte ailleurs. Je veux avancer et non reculer. Je veux découvrir le vrai professionnalisme. Des clubs européens m’ont contacté, mais je leur ai demandé d’attendre, car je veux consulter des gens expérimentés qui connaissent mieux que moi pour quelle équipe je dois opter. Je ne veux pas que des gens parlent en mon nom aussi. Ces pseudo managers ne cherchent que leurs propres intérêts. Je veux quelqu’un de sérieux, quelqu’un qui se bat pour son joueur.»

«Gaouaoui est comme mon grand frère »

Un jour on a posé la question à Maradona, qui est de savoir qui est le meilleur, lui ou Pelé ? Ce jour-là, le roi Pelé était présent. La réponse de l’Argentin fut la suivante : «Ma mère dit que je suis le meilleur et sa mère dit qu’il est le meilleur». La même question a été posée à Chaouchi et il a répondu spontanément «Mon père pense que je suis le meilleur», il a ri bien sûr après cela, avant d’enchaîner : «Non sérieusement, je pense que Lounès est un excellent gardien. J’ai beaucoup appris de lui. D’abord à la JSK, et maintenant en sélection. Quand j’ai débarqué dans le club kabyle, Gaouaoui fut international et gardien numéro un de la JSK. C’était une idole pour moi. Il me criait dessus et me donnait beaucoup de conseils. Bien sûr, moi je l’écoutais avec une grande attention et je faisais tout ce qu’il me demandait de faire. En fait, je le fais toujours vous le savez. C’est comme mon grand frère, je le respecte beaucoup, car c’est un chic type et un professionnel de premier ordre.»

«J’aime le Barça, l’OM et l’Algérie»

Chaouchi est un joueur ambitieux. Pour lui, tout est possible. Pour lui jouer un jour en Espagne est un rêve réalisable. «Mon rêve, c’est d’évoluer un jour en Espagne. Pour moi, la Liga est le meilleur championnat du monde. Les meilleurs joueurs y jouent. Messi, Kaka, Ronaldinho, Casillas…», dira Faouzi avant d’ajouter : «Mon club préféré, c’est le Barça.Le public devant lequel je veux évoluer est celui du Vélodrome, pour ce qui est de l’équipe avec laquelle je veux gagner et avoir plein de succès, c’est l’Algérie.»

«Pour réussir en Europe, je suis prêt à tous les sacrifices»

Nombreux sont les gens qui pensent que Chaouchi ne pourra pas vivre en Europe. Nombreux aussi ceux qui disent qu’il ne pourra pas survivre au rythme et la vie dans un vrai club professionnel. Nous avons dit cela à Chaouchi, et voilà sa réaction : «Je sais que jouer dans le haut niveau exige des sacrifices. Je sais aussi qu’il faut être irréprochable sur le plan discipline, travail, hygiène de vie.

Je suis prêt à tous les sacrifices pour réussir dans un grand club européen. Ce sont ces choses que je viens de citer qui justement m’incitent à aller jouer en Europe. J’en ai assez de bricoler. Je suis même prêt à être mis sur le banc en premier temps. J’ai prévu de faire des cours en français pour faciliter mon intégration. Je ferai tout ce qu’ils me demanderont de faire, car je sais que c’est cela le vrai professionnalisme.

Et c’est comme ça que je peux progresser.» A la fin de l’entretien, nous avons constaté que le Chaouchi avec qui nous avons discuté, diffère énormément de celui qu’on a connu il y a quelques mois de cela. Plus posé et plus mûr, Faouzi veut prendre sa carrière en main, à commencer par faire oublier aux gens l’ancien Chaouchi.

Kamel Hassani, et Amirouche B.