Faouzi Chaouchi n’a rien perdu de sa popularité. Il est malgré tout la coqueluche des supporters algériens.
Aimé et admiré par tout le monde, sa venue hier à Annaba a été un grand événement pour les habitants de La Coquette.
L’information a circulé très vite hier à Bône. «Chaouchi viendra par route, il sera là à 17h», disait un féru de l’équipe nationale. On ne parlait que de lui. On essayait par tous les moyens de savoir par quelle route il passera, quel itinéraire il prendra et, surtout, quel serait l’heure exacte de son débarquement à Annaba.
17h : «Il est à Constantine !»
Vers le coup de 17h, les supporters de Chaouchi commençaient à s’impatienter. Samir, le propriétaire du salon de thé où nous nous trouvions, prit son téléphone et appela un ami.
«C’est Rachid Nya, lui il saura à quelle heure il viendra», nous dira-t-il. Après quelques minutes, Samir arriva avec des nouvelles et lança très heureux : «Il est à Constantine. Il arrive avec Metref, Hadj Aïssa, Djabou et Lemouchia…»
«Il est à bord d’une Mercedes berline marron»
«Il va venir, il sera là», dira Samir comme s’il avait un doute sur ça. «Rappelle-le Samir, demande-lui la marque de la voiture, sa couleur, son immatriculation, sinon il va nous échapper…», dira un jeune. De suite Samir s’exécuta et rappela Rachid. «Mercedes marron berline, il ne connaît pas l’immatriculation…», dira Samir pour se moquer de son interlocuteur.
«Faux barrage» à La Corniche
Après avoir eu toutes les informations concernant la venue de Chaouchi et les autres Sétifiens, il ne restait qu’à attendre le coup de fil de Rachid qui devait leur dire que Chaouchi est à Annaba.
Pendant ce temps, des clients ont quitté précipitamment le salon de thé pour aller chercher leurs enfants qui, semble-t-il, adorent eux aussi Chaouchi. Samir, toujours sur le qui-vive, demanda à deux de ses amis d’aller à sa rencontre sur la route menant à l’hôtel Sabri, sait-on jamais… «De toute façon, ils sont obligés de passer par là. Ils n’ont pas le choix. Sauf s’ils viendront par hélicoptère», dira-t-il.
Le bourek comme appât
Ce plan diabolique n’a pas rassuré les supporters présents à La Corniche. Il leur fallait donc une astuce pour être sûr que Chaouchi ne leur échappera pas. Martin, puisque c’est ainsi qu’on le surnomme, fera une bonne proposition.
«Dites-lui de passer prendre le bourek. Il adore le bourek d’Annaba», dira-t-il. «Bonne idée. Part et ramène nous dix briques ou 20, ramène 20, sait-on jamais…», ordonna Samir à un jeune. Le jeune s’exécuta et Chaouchi sera informé que du bourek l’attend à La Corniche et qu’il ferait mieux de se dépêcher avant qu’il refroidisse.
20h : «Enfin, Joey Star est là»
Après la collecte de renseignements, la mise en place du faux barrage, le bourek…, il ne restait à Samir et à sa clientèle que de patienter. Il était 20h pile quand une Mercedes berline grise se gara devant le salon de thé. Un grand homme portant une capuche descend.
«C’est lui, c’est Chaouchi, oui c’est lui», dira un jeune supporter. Il faut dire qu’il nous était difficile de le reconnaître avec une capuche sur la tête. «Regardez-le, on dirait Joey Star. Je l’aime ce mec», dira un autre supporter.
C’était comme l’après-Oumdourman
De peur de provoquer un départ précipité des joueurs et gâcher la fête de ces jeunes dont on a eu un mal fou pour les faire venir, on a préféré rester un peu à l’écart. Chaouchi descendra donc du véhicule et se dirigea droit vers la foule, ou plutôt, c’est la foule qui se dirigea vers lui.
Accolades, embrassades, photos souvenir… Ces images nous ont rappelé tout de suite le statut qu’avait Faouzi après le match d’Oumdourman. On pensait que Chaouchi avait perdu ce statut une fois qu’il n’était plus en sélection, mais non. Chaouchi était et restera pour toujours la coqueluche numéro 1 des Algériens.
Retrouvailles avec Maïza, Athmani et Bouacida
Une fois à l’intérieur du salon de thé, Chaouchi a eu l’agréable surprise de voir un vieux copain avec lequel il a de bons souvenirs à la JSK : l’ex-ailier droit des Canaris, actuellement joueur de Hamra Annaba, Athmani en l’occurrence. Les deux hommes ne se sont pas vus depuis longtemps, d’où leurs chaudes accolades. Bouacida et Maïza, qui étaient assis avec Athmani, ont profité de l’occasion aussi pour saluer le portier de l’Entente et lui souhaiter bonne chance pour le 27 mars prochain.
«Je ne veux pas de jus, donnez-moi mon bourek»
Après avoir pris des photos avec presque tout le monde, Chaouchi se tourna vers Samir et lui dira : Alors ? Samir paniqué lui répondit : «Quoi ? Tu veux boire quelque chose, un café, un thé, un jus naturel peut-être ? J’ai des fraises, des oranges, des bananes…», avant qu’il ne termine sa phrase, Faouzi dira : «Non, où est mon bourek ?» Tout le monde éclata de rire, sauf Samir. Ce dernier prend son téléphone et appela celui qui était chargé de cette mission : «T’es où ? Je t’ai demandé du bourek pas une paella… Il est là, Faouzi est là, fais vite, fais vite tu m’entends…»
Chaouchi avec son large sourire regarda Samir et lui dira : «Non, je rigole. Je suis là pour vous voir. Pas pour le bourek. Merci pour l’accueil. Maintenant, il faut que j’y aille, sinon Khaled, Hocine et Noumène vont me tuer…»
Djabou, Metref et Lemouchia ont préféré rester dans la voiture
Les trois autres joueurs de Sétif, Hocine Metref, Djabou et Lemouchia ne sont pas descendus de voiture.
Fatigués par le voyage, ils ont accordé à Chaouchi ces quelques minutes pour faire plaisir à ses fans et leur permettre de le voir et de prendre des photos avec lui. Chaouchi n’est resté que quelques minutes, mais c’était suffisant pour Samir et les autres. «Il est gentil, modeste et très sociable. J’espère qu’il va jouer dimanche prochain.»
Chaouchi : «Tout va bien se passer»
Il nous a été difficile, voire impossible d’approcher Chaouchi tellement l’engouement était grand. Les seules phrases que nous avons pu lui tirer concernaient l’accueil que lui ont réservé les gens d’ici et qui se résument à ce qui suit. «Ça fait un grand plaisir. Vous voyez, tout le monde m’adore», nous dira le héros d’Oumdourman. Emporté par la foule, Chaouchi était vraiment inapprochable.
Avant de quitter les lieux, on a demandé à Chaouchi comment il se sentait, quel était son sentiment à la suite de son retour à la sélection, Faouzi, comme à ses habitudes, nous répondit avec toujours ce sourire rassurant : «Ne vous inquiétez pas, ça va bien se passer.» On ne sait pas d’où Chaouchi tient toute cette assurance, mais une chose est sûre, il a donné de l’assurance aux habitants d’Annaba et à nous aussi.
Super star
A l’applaudimètre, Faouzi Chaouchi a ravi la vedette à ses coéquipiers. En l’ovationnant, les supporters de l’EN à Annaba ont voulu rendre hommage à l’un des grands artisans de la qualification des Verts au Mondial. Bel hommage pour le keeper.