Après avoir procédé récemment à la fermeture d’une base de vie à Merdj Ouamane (Amizour), des employés de la société de gardiennage privée Protec, chargés de la sécurité sur le chantier de la pénétrante autoroutière de Béjaïa, ont procédé, dimanche, à la fermeture d’une deuxième base de vie à Ibourassène.
Les mécontents, en nombre de trente-deux, protestent contre le retard dans le versement de leurs salaires des deux derniers mois. “Nous sommes à deux mois sans salaires, et les responsables concernés ne font rien pour dénouer la situation”, déplorent les protestataires qui exigent également des augmentations de salaire, estimant que leurs salaires actuels sont dérisoires.
Selon eux, les salaires perçus ne peuvent plus subvenir aux besoins de leurs familles au moment où le pouvoir d’achat connaît une importante érosion. Les agents de sécurité, qui réclament également l’amélioration des conditions de travail, déplorent par ailleurs que des documents administratifs, tels les fiches de paie et les titres de congé, leur soient refusés par l’employeur. Il faut noter que ce n’est pas la première action de protestation enregistrée sur le chantier de la pénétrante depuis son lancement. En effet, peu de temps après l’inauguration du premier tronçon reliant Ahnif à Akbou, une quinzaine de sous-traitants privés ont observé une grève pour réclamer des factures impayées.
À la fin de l’année dernière, c’étaient les travailleurs chinois du groupement sino-algérien CRC/Sapta en charge de la réalisation du projet qui ont observé une grève et barré la route au cortège de l’ex-wali pour réclamer le versement de leurs salaires. Et depuis quelque temps, le chantier s’est mis au ralenti en raison de la crise financière, dit-on.
Des situations qui n’ont pas manqué de donner un frein à la cadence des travaux et qui risquent de se répercuter sur les délais de livraison. Ainsi, après l’inauguration du tronçon de 42 km allant d’Akbou jusqu’à Ahnif, la livraison d’une partie de 10 km est prévue pour ce mois de juillet, mais risque d’être retardée encore. Et cela risque d’être le cas pour les autres tronçons reliant Béjaïa à Amizour sur 32 km et Amizour à Akbou sur 26 km. Prévu sur 100 km, le projet structurant a, pour rappel, accusé un retard dès le début des travaux en raison notamment des oppositions de propriétaires terriens et du déplacement de réseaux divers.